vendredi 13 mars 2009
de 11h00 à 13h00
Avec Yves Ekoué Amaïzo, Directeur du Groupe de réflexion et d’action “Afrology” pour le développement de l’Afrique. Economiste et auteur, il a publié un ouvrage collectif, [intlink id=”203″ type=”post”]La neutralité coupable. L’autocensure des Africains, un frein aux alternatives ?[/intlink], collection « interdépendance africaine ».
avec le Dr Yves Ekoué Amaïzo, économiste et auteur, directeur du Groupe de réflexion et d’action “Afrology” (www.afrology.com), dont l’objectif est d’apporter un nouveau souffle pour réaliser le développement de l’Afrique. Que les Africains se prennent en charge, qu’ils s’unissent, qu’ils travaillent intensément pour bâtir une autre Afrique, une Afrique dynamique. Quelle est donc la stratégie gagnante pour poser les jalons de cette Afrique-là ? Comment faire de ce rêve une réalité ? Comment transmettre ces valeurs optimistes ?
jean-louis says
Bonjour Yves Ekoué Amaïzo, C’est quoi, une “démocrature”? Jean-Louis (Paris).
Yves Ekoué Amaïzo says
Bonjour Jean-Louis, Une question pertinente surtout pour les pays qui souffre de ce l’on appelle l’absence de “vérité des urnes”… Alors il s’agit de la contraction des mots démocratie et dictature que l’on applique au continent africain. En effet, le mot dictature en tant que tel est en voie d’obsolescence avancée pour les Africains et la démocratie n’arrive pas à trouver ses marques en Afrique sauf quelques exception comme le Ghana, le Cap Vert ou encore Maurice… Entre ces pays qui ont donné l’exemple d’une démocratie exemplaire tant dans la capacité à offrir une transparence, un véritable reflet de la vérité des urnes exprimée par les citoyens et tout ceci avec une sécurité exemplaire et sans intervention de l’armée, ou encore sans des modifications intempestives des institutions ou de la constitution, il y a monde. La démocrature est donc l’apparence de la démocratie et pas nécessairement le contraire de cette dernière. Un contresens fréquent lorsque l’on regarde le problème par les yeux occidentaux. La démocrature est une démocratie falsifiée, truquée et ne reflétant pas la vérité des urnes exprimées par les citoyens. La démocrature cache souvent le nouveau rôle en sous-main soit de l’armée locale, de puissances étrangères publiques ou privées qui maintiennent les Gouvernements sous des formes de dépendances économiques subtiles, ou encore par des groupes ou oligarchies locales structurées autour d’ethnies dominantes et parfois tout simplement par des groupes hors la loi… Il arrive que tout ceci se cumule pour donner des situations comme en Somalie ou à l’Ouest de la République démocratique du Congo, etc. Bref, il s’agit bel et bien d’une caricature de la démocratie, sauf que cette caricature ne fait rire personne et fait couler souvent beaucoup de sang, crée l’insécurité, et réduit le citoyen africain à un niveau d’humiliation et de vassalisation qui peu de médias diffusent en Occident. J’espère que ce mot prendra plus d’ampleur dans le vocabulaire de médias car il traduit mieux la réalité complexe et imprévisible africaine au plan de la gouvernance politique. Un dernier mot, la démocrature n’arrive à émerger, à s’installer et à perdurer que grâce à des formes modernes de soutien et de légitimation en provenance de certains membres de la communauté internationale qui croient ainsi défendre leurs intérêts ou celui de leurs milieux d’affaires. En réalité, sur le moyen et long-terme, cette approche s’avère inopérante au plan économique car les milieux d’affaires perdent le sens de la compétition et de la concurrence et deviennnent de moins en moins compétitifs… En guise d’exemples, il n’est pas rare aujourd’hui que les entreprises (souvent publiques) chinoises raflent l’essentiel des grands contrats en Afrique au dépens des entrepreneurs traditionnels occidentaux qui soit quitte l’Afrique ou alors acceptent plus modestement une partenariat sous forme de sous-traitance. C’est ce que certains officiels français appellent le partenariat tripartite: Afrique- Chine – France… Cela reste malgré tout aléatoire comme on le voit pour le cas de la Guinée ou au Soudan… La solution, c’est faciliter les alternances politiques en soutenant les partis politiques ayant souscrit à l’éthique et au changement pacifique du pouvoir, ceci avec des limitations du pouvoir à deux ou trois mandats maximums… Les signes de soutien budgétaire par la communauté internationale pourraient aussi servir d’incitations.. Encore faut-il que les intérêts en soient pas contradictoires et qu’en définitive, le maintien de la démocrature semble arranger plus qu’elle ne déplait… et limite en fin de compte les marges de manoeuvre des autorités africaines qui finissent pas s’aventurer de plus en plus dans certains traffics (drogues, armement, déchets toxiques, etc.) qui rapportent plus rapidement des moyens d’organisations endogènes qui leur permettent de mieux protéger de leur pouvoir… J’espère avoir répondu à la question qui demeure bien plus complexe qu’elle n’y paraît au plan opérationnel.
internaute says
La léthargie dans la quelle se trouve l’Afrique aujourd’hui me conduit à poser la question suivante : Qu’apportent aux dirigeants de nos nations, la paupérisation, l’immobilisme des structures étatiques, le pillage des deniers publics? Que retenir au travers de leurs agissements, des enseignements dont ils ont tous bénéficié dans les écoles et institutions internationales?
Yves Ekoué Amaïzo says
Je ne suis pas convaincu que l’Afrique soit en léthargie. Avec plus de 3 % en 2008 du produit intérieur brut, l’Afrique, au même titre que l’Asie, soutient la croissance mondiale alors que c’est l’Occident qui est en récession par un refus de respecter les règles prudentielles les plus élementaires en finance. L’Occident a surtout fait de la déréglementation qui aurait du fonctionner comme une exception, un droit commun dont les conséquences n’est autre que la crise économique que le monde est en train de subir et risque de ressentir pendant au moins 2-3 ans.
Donc l’Afrique est en mouvement. Il convient d’être plus précis. L’Afrique a des représentants qui ne représentent pas toujours les populations.
Il faut donc préciser que vous parlez bien des dirigeants africains et parmi eux, certains ne correspondent pas aux résultats exprimés par les populations, ce que j’appelle la vérité des urnes. Ils ne sont donc légitimes, ne devraient pas être légitimés par les puissances occidentales, encore moins parler au nom des populations. Pourtant, c’est avec ceux là que la communauté internationale accepte de faire de la gouvernance. Alors votre question prend toute son ampleur. Pourquoi les dirigeants des nations riches et industrialisés (pour être précis) ont à gagner à traiter avec des responsables africains qui ici et là ne correspondent pas aux choix des électeurs africains y compris ceux de la Diaspora? La réponse n’est pas tant dans ce que l’on voit que vous décrivez bien (pauvreté, chomâge massif surtout des jeunes, bureaucratie et manque d’initiatives des administrations publiques, corruption, etc.). Mais tous ces points ne doivent pas être analysés isolemment.
Par exemple, il n’y a pas de corrompu sans corrupteur… il n’y a pas de riche sans un pauvre… etc. donc il faudra faire l’effort de comprendre que celui qui est corrompu a toujours une raison “valable” de le faire, ne serais-ce que le douanier africain qui arrondit ses fins de mois en toute impunité. Mais ce même douanier laissant passer un conteneur venu de l’Europe sans exiger les taxes qui renflouent les caisses de l’Etat africain peut aider grandement l’investisseur étranger… En retour, l’investisseur étranger peut trouver plus “rentable” d’arroser directement le sommet de l’Etat pour trouver plus rapidement des solutions à son problème de concurrence et de contrôle d’un marché… Bref, j’essaye de vous faire comprendre qu’il s’agit d’une chaîne imbriquée d’intérêts bien compris où l’éthique revient à mourir de faim pour certains… Donc face à la facilité, la patrimonialisation de l’Etat et de ses structures a pris le dessus, non sans incitation, parfois non solicitée, parfois solicitée des acteurs étrangers… Donc, les acteurs économiques ont souvent intérêt à laisser un système qui contourne le droit fonctionner en Afrique, ce qu’ils ne peuvent se permettre dans les pays de droit en Occident. C’est un espace où tous est possible, à côté du droit… Cela n’a rien avoir avec le niveau d’études, ou le fait d’avoir fréquenté des institutions internationales ou même avoir pratiqué le droit en Occident ou ailleurs. Ce droit existait de manière “orale” avant l’arrivée de la colonisation qui a fondamentalement destructurée l’organisation juridique africaine… Par ailleurs, vous semblez croire que les bonnes pratiques s’enseignent dans les institutions occidentales… Il faudra modifier ce point de vue car le savoir en soi est universel mais la mise en pratique reste ‘individuelle” et relève de l’éthique et de la responsabilité individuelle. Un Madoff n’est pas Africain à ce que je sache et pourtant on en trouve plusieurs sur le continent africain qui font moins de bruit et disparaissent avec la caisse des “tontines”, petit structure d’épargne entre Africains dont certains sont de véritables banques de proximité comme au Cameroun et opèrent au delà même de la microfinance. Donc, il faudra éviter de faire du nombrilisme en tentant d’approfondir la question sur les raisons des déviations des comportements lorsque les mêmes individus qui ont fait les meilleures écoles techniques ou autres se retrouvent dans une situation ou un environnement où l’impunité et les soutiens divers les transforment au point qu’ils ou elles jouent contre leur population… Ceci est d’ailleurs valable pour le démocratie occidentale… sauf que la sanction électorale ne tarde souvent pas… En Afrique, la falsification de la démocratie tend à faire perdurer cet état de fait.
Enfin, un dernier point, je ne pense que les enseignants dans les écoles et universités africaines enseignent la corruption ou les déviations par rapport à la responsabilité civique et individuelle. On en revient simplement à la question du comment faire que ce soit les “bonnes personnes (compétentes par définition)” qui occupent les postes sans altération ethnique, politique et autres… bref, comment valoriser la compétence et l’éthique dans des espaces où les traditions et les principes autoritaires d’affectation des postes ont du mal à faire l’objet d’interrogation, et donc à trouver des espaces pour évoluer…
Une autre Afrique constituée d’Africains alternatifs qui ne sont pas disposés à servir de martyrs sont en train d’émerger ici et là malgré toutes ces contraintes. Il faut les aider mais cela prendra du temps. La capacité de nuisance de ceux qui sont en place n’est pas à négliger, surtout s’ils bénéficient d’appuis extérieur pour pérenniser le système existant… Pour terminer, il serait d’ailleurs important de s’interroger sur le rôle de l’ONU ou des institutions de Bretton Woods (Banque mondiale et FMI ou même de l’Union européenne avec les accords de partenariat économiques rejetés par l’Afrique) qui font un silence assourdissant sur le besoin de promouvoir l’economie de proximité et les capacités productives (industrialisation/transformation au sens le plus large).
En effet, toutes ces institutions ont réussi à faire croire au grand public qu’il suffit de réduire la pauvreté et de faire du commerce…. Mais la pauvreté se réduit par l’abondance et la prospérité. La commerce n’est possible que si l’on produit. De ce non sens non remis en cause par les dirigeants Africains eux-mêmes, il n’est pas étonnant que vous ayez l’impression que l’Afrique est en léthargie. C’est de programme de partenariat fondée sur la création de richesse et d’introduction de contenu technologique à tous les niveaux de la chaîne de valeur ajoutée de la vie qu’il importe d’agir. Encore faut-il que ceux qui en sont conscient soient autorisés à mettre tout ceci en oeuvre… Là, c’est un autre débat, qui revient d’ailleurs à celui de la démocratie et la liberté de s’exprimer en Afrique.
azerty says
Que pensez vous de la volonté de rupture de N. Sarkozy avec la Françafrique ?
Yves Ekoué Amaïzo says
La réponse doit provenir de l’intéressée lui-même. Je pense qu’il y avait quelque part une certaine volonté réelle doublée d’une naïveté sur les forces réelles ou occultes qui pourraient contrecarrer cette rupture avec la Françafrique. Mais la réalité est que l’essentiel de la Françafrique est constituée des opérateurs économiques français avec des courroies de transmission africaines. Introduire de la rupture ne peut se faire que de manière asymmétrique et devrait comporter beaucoup d’exception au point de remettre en cause le principe même de la rupture. Mais la réalité est que la France, de gauche ou de droite, a toujours fait la part belle à la Françafrique… donc il n’y a rien de véritablement nouveau sauf que la pression sur les médias pour faire avaler la rupture à ceux qui veulent bien y croire est plus grande. Mais vu du point de vue des Africains et après le discours de Dakar en comparaison avec celui d’Afrique du Sud, ou celui de Tunisie, il y a bien des politiques étrangères à géométrie variable. La rupture est donc à géométrie variable et la Françafrique est en mutation et profite plus aux grandes sociétés françaises.
optimiste says
Pour ce uqe j’ai lu de vous, votre optimisme parait un peu hors de propos compte tenu de la situation de l’écarsante majorité des pays d’Afrique ?
Yves Ekoué Amaïzo says
Bonjour,
Je ne sais pas ce que vous avez lu de moi mais je ne suis pas connu comme étant afro-optimiste, ou d’ailleurs afro-pessimiste… j’essaye en général de défendre les positions des sans-voix si vous faites allusion à mes écrits sur le site http://www.afrology.com qui est un site de réflexion, d’action et d’influence. Pleunicher sur le sort des AFricains ou faire des actions de surface qui sont bien médiatisées comme font certains ONG ne passent plus en Afrique. Il est plus question de rappeler de temps à autre à l’ordre les dirigeants africains en témoignant des possibilités d’amélioration ou d’alternatives possibles malgré les contraintes existantes… on n’est pas toujours écouté… Cela n’enlève rien au fait que je suis bien conscient du sort réservé à la grande majorité des Africains, notamment les jeunes et les femmes sans compter les personnes agées.
internaute says
Bonjour Monsieur, J’ai passé une partie de mon enfance au Gabon,dualité culturelle enrichissante:le présent de l’Afrique est différent de celui de l’Occident,la réflexion que l’on peut émettre, sur des thèmes précis, à partir d’un lieu où rien nous manque doit être considéréé avec beaucoup de pondération! Je vais vous donnez un exemple que je soumets à votre sagacité: Quel serait le moyen de transport le plus adapté aux différents pays de l’afrique qui ne grèverait pas son économie et respecterait l’environnement? eh bien Monsieur,Le dirigeable CL160 Si seulement ,on réfléchissait à L’Africaine ,cette utopie deviendrait vite une réalité,et très économe,dont la modernité avec le solaire laisse entrevoir de belles réalisations.L’Afrique saura trouver sa voie aves ses moyens,j’en suis persuadé,L’effondrement de notre système occidental ,dont les gens ne sont absolument pas préparés aux difficultés à venir, est là comme un miroir de ce qu’il ne faut pas faire. J’ai toujours été surpris de constater que l’on utilisait pas la crativité de l’Afrique,encore aurait-il fallut essayer de comprendre sa culture, La Famille,la solidarité,l’entraide sont des valeurs très fortes en Afrique,lesquelles manquent cruellement en Europe! Oui Monsieur,je suis plus optimiste quant à l’avenir de l’Afrique ,son plus gros potentiel: c’est sa jeunesse!
Yves Ekoué Amaïzo says
Le moyen de transport reste d’abord des infrastructures de base (route et autres, puis le côté institutionnel.. .pas de visas…) Pour ce qui est du dirigeable, il faudra l’etudier sur le plan sécurité et rentabilité… pour transporter des vaches… ce n’est pas très pratique Enfin, oui il faut soutenir la jeunesse … Les valeurs africaines sont universelles… Ce sont les difficultés pour les mettre en valeur ou à les faire respecter par des institutions indépendantes comme nos tribunaux qui fait défaut… mais tout ceci s’ajuste avec des nouvelles personnalités…. Il faut espérer et être patient
internaute says
Que pensez vous de la succession qui se prépare maintenant en Égypte pour mettre le fils du président actuel Moubarak au pouvoir? Où est la démocratie???Désolé mais l’occident l’approuve aussi.
Yves Ekoué Amaïzo says
Il n’y a pas que l’Egypte… je ne veux géner personne mais c’est une mode… ce n’est pas cela la démocratie.. ni même la démocrature mais une nouvelle forme qui allie la royauté…cela ne pourra pas durer… car le peuple a faim
Je tiens à remercier tous les internautes pour des questions pertinentes. je vous invite à continuer ceci sur le site http://www.afrology.com en faisant parvenir des débuts de solution plus que des questions auxquelles je ne peux trouver des réponses toutes faites sans les populations sans voix… Merci et à bientôt dans un autre débat virtuel.
Freins says
Quels sont pour vous les principaux freins au développemenrt de l’Afrique ?
Yves Ekoué Amaïzo says
Ici la réponse est simple. C’est le refus de laisser la vérité des urnes s’exprimer. Les pays en développement ont droit aux erreurs et il convient de les laisser les commettre. La démocratie ne se décrète pas et n’est inscrit dans aucun livre de manière définitive… Elle se construit en fonction de l’environnement culturel. Dans le cas africain, le blocages des cultures africaines a grandement ralenti le développement endogène… Mais, l’échec et la dynamique de la défaillance des recettes venues d’ailleurs ouvre de nouvelles perspectives. Il est vrai que le refus d’utiliser de manière plus utile la Diaspora africaine dans le processus de développement constitue un sacré frein… mais tout ceci est en mouvement… puisque les torts et les responsabilités sont partagées.
internaute says
Si vous aviez quelques exemples de pays africains à donner aux autres pays ? Lesquels et pourquoi ?
Yves Ekoué Amaïzo says
Démocratie: Ghana, Cap Vert Maurice comme exemple
Democrature: Togo, Zimbabwe,’
Démocratie conviviale sans alternance: Gabon, Congo..
En fait, aucun pays ne peut véritablement servir de modèle à un autre compte tenu des parcours et trajectoire… je reviens donc à laisser la vérité des urnes faire son travail de meilleur sélectionneur des régimes politques…
mal partie says
Depuis Dumont on dit que l’Afrique est mal partie ? Y a-t-il une malédiction africiane ?
Yves Ekoué Amaïzo says
Non, il n’y a aucune malédiction africaine. René Dumont a anticipé comme beaucoup d’Africains et même des institutions africaines comme la Commission économique pour l’Afrique… mais en réalité, ce sont des conjonctions de facteurs et l’organisation d’un maillage décisionnel privilégiant les intérêts des étrangers sur les intérêts de population locale qui a prévalu et donné raison à Dumont. Avec la Chine et l’Asie en général, on est en train d’expérimenter quelque chose de similaire où la Coree du Sud est prêt à acheter une partie du territoire malgache pour 99 ans et faire des infrastructures ou de l’agriculture sans toutefois que les bénéfices pour les populations ne soient claires… la crise malgache actuelle est en partie liée à ce comportement des dirigeants… Par ailleurs, l’Afrique en 2050 aura une composition intellectuelle différente et la pollution en occident aura permis des migrations du nord vers le sud qui renversera la donne… il s’agit des actions humaines mal coordonnées et non de malédiction…
xcvb says
Qu’entendez vous par l’autocensure des Africains ?
Yves Ekoué Amaïzo says
L’autocensure des Africains se résume à voir la vérité en face, avoir des solutions faisables en place et refuser de le faire pour plaire à des puissances autres (étrangères, occultes, de proximité)… et ainsi préférer le statu quo comme solution au développement de l’Afrique… Cela est une des sources majeures du blocage des alternatives et de l’audace en Afrique…
nanot says
comment pouvez vous décrire votre action qui semble multiforme ?
Yves Ekoué Amaïzo says
Mon action doit se lire comme nos actions car nous sommes plusieurs sauf que tous ne souhaitent pas être visibles… Les actions sont multiformes car il s’agit d’une Afrique plurielle. Mais le maitre mot serait l’influence.. il faut modifier les opinions en les amenant à réflechir et réagir à des positions… Le reste n’est pas de notre responsabilité… Il s’agit aussi d’une forme d’auto défense contre la dictature dés médias sur les vues occiedentalisées des problèmes du monde… Un peu d’équilibre ne nuit en rien… Trop de viande ne gâte pas la sauce dit-on au Togo….
dakae says
nd on voit le discours de >Dakar , que voudrait-il faire pour que nos dirigeants prennent la mesure de la vraie situation de l’Afrique ?
Yves Ekoué Amaïzo says
J’entends pas nos dirigeants, les dirigeants occidentaux… POur être précis, il aurait suffit à celui qui rédige les textes de Président Sarkozy de parler avec quelques experts africains de l’Afrique non membre de la Françafrique pour se faire une meilleure idée de la situation sur le terrain. Quant à la provocation, cela n’a pas fonctionné.. au contraire… Que faut-il faire ? Ecouter, négocier et travailler en partenariat avec un respect mutuel… la condescendance est en train de partir en fumée sauf pour ceux qui font de la résistance mal placée. Bref il faut travailler avec les compétences africaines indépendantes.
fabienne says
Pour lieux comprendre l’Afrique quels livres en français conseillerez vous ? Des livres qui donnent une vision globale, pas seulement des romans ?
Yves Ekoué Amaïzo says
Je ne souhaite pas conseiller un seul livre mais plusieurs… mais de tête, je vous conseille de visiter le site http://www.menaibuc.com où vous trouverez certains de mes livres mais récemment le livre l’Afrique au secours de l’Afrique d’un Ami Sanou Mbaye… mais il y en a bien d’autres.. .il faudrait lire aussi des hebdo différents comme le Continental… bref, il est préférable de développer son sens critique…
fabienne says
L’union africaine devrait elle être réformée et comment ?
Yves Ekoué Amaïzo says
Oui, l’Union africaine est réformable. Il faut ouvrir les compétences au plus grand nombre et éviter que les choix se fassent sur des bases politiques. Il faut un budget de base et un meilleur salaires des agents… et donner des missions d’objectifs avec des “sanctions”… douces
françois says
Que pensez vous de la polméique sur le rôle de la fRANCE Au Rwanda ?
Yves Ekoué Amaïzo says
Je pense que la France a raté l’occasion de clôturer ce dossier en refusant de jouer la transparence. Il n’est pas trop tard. par ailleurs, c’est un probleme à traiter sur un plan régional….
alain says
De jean pierre Cot à JM Bockel , tous les ministres qui ont essayé de rompre avec la Françafrique ont été mis au rencart. Quels sont les circuits d’intérêts qui expliquent ce blocage incessant?
Yves Ekoué Amaïzo says
Je pense que JM Bockel a simplement oublié de discuter avec JP Cot sous Mitterand… Bref, les formes pour faire la rupture sont importantes pour les dirigeants africains… mais aussi pour le Président Sarkozy qui sait qu’il ne peut faire la rupture même s’il en a fait son cheval de bataille lors de sa campagne… les forces occultes sont présentes… et le syndicat des chefs d’Etat aussi, sans compter les opérateurs français en mal de compétitivité
les circuits sont toujours les mêmes… il faut bien comprendre comment fonctionne les approvisionnements de matière premières de la France (uranium ou pétrole par exemple) pour mieux comprendre ceux avec qui ou plutôt contre qui on veut faire la guerre de la Françafrique… Le blocage se résoud si les intérêts des populations et non des dirigeants africains sont pris en compte
merci says
Merci de réver à une Afrique différente et de le faire avec optimisme . Continuez !
Yves Ekoué Amaïzo says
Merci et n’hesitez pas à m’envoyer des articles dans ce sens, avec des propositions concretes sur http://www.afrology.com Merci