Questions sur l’actualité du 6 septembre 2011
Tout n’est pas négatif partout en Afrique.
Le Ghana ou le Cap Vert ont démontré que les périodes électorales peuvent permettre un sursaut de civisme et un renforcement de la démocratie, notamment un respect des institutions assorti de la liberté des médias. On assiste à une neutralité de l’armée et surtout la mise en valeur de la vérité des urnes. C’est bien la véritable autodétermination des peuples à choisir l’option économique devant apporter bien-être et pouvoir d’achat.
Malheureusement, il s’agit là d’exceptions car dans la plupart des pays, c’est en filigrane des réseaux complexes d’individus et de sociétés de véritables « adeptes de l’économie de la rente » qui vont se voir attribuer des fonds publics pour aller faire campagne au service du pouvoir en place.
Ces derniers profitent au passage pour faire oublier la mauvaise gouvernance économique de la législature passée.
Mais, la foi en la magie et autres solutions miracles empêchent de nombreux électeurs africains, quand ils sont réellement libres, de choisir en toute bonne conscience la politique économique fondée sur le développement des capacités endogènes de production, de création de richesse et d’emplois. Les promesses électorales font le reste.
Au plan macro-économique, on assiste à des coupes sombres, souvent hors budget, dans les comptes de l’Etat. C’est souvent l’occasion de s’enrichir en toute impunité. C’est aussi la période où les pays occidentaux “investissent” dans leur candidat et s’évertuent, par une politique de communication professionnelle et institutionnalisée, à faire croire qu’ils ne sont en rien impliqués dans la campagne électorale africaine. L’afflux d’argent frais, parfois sale, se distribue dans l’informel.
Comme il y a toujours un retour sur investissement, les périodes électorales sont un lourd fardeau pour les économies africaines.
Dans le cas du Cameroun, L’absence de vérité sur les comptes publics en général, celui du pétrole en particulier, est à constater. Car si le candidat sortant promet de l’argent, des postes et autres attributs du clientélisme, l’influence dite négative se révèle être très bénéfique pour une minorité, en priorité ceux qui protègent les intérêts étrangers. YEA.
Ecouter la “Question sur l’actualité du Jour” sur Africa N°1 dans l’émission “La Grande Matinale” d’Eugénie DIECKY du lundi au vendredi de 6h à 10h.