Questions sur l’actualité du 16 septembre 2011
Ils sont nombreux les citoyens sénégalais qui ne souhaitent pas que le Président Abdoulaye Wade se présente aux élections présidentielles du Sénégal en 2012. Mais rien ne semble faire changer d’avis l’actuel chef de l’Etat.
Sans que personne n’y prête vraiment attention, c’est Wade qui est en train de réduire le nombre important de candidats potentiels aux élections présidentielles en fixant à environ 100.000 euros, soit 65 millions de FCFA, le niveau minimum pour présenter sa candidature.
Le Cameroun stipule qu’il faut simplement 7634 Euros (5 millions de FCFA). Comme l’opposition sénégalaise veut imiter l’opposition togolaise et ne pas faire des « primaires démocratiques » pour désigner un candidat commun de l’opposition sur la base d’un programme commun, il suffit pour le Président Wade d’identifier ceux qui pourront diviser au maximum l’opposition sénégalaise en leur promettant des postes une fois réélu, avec ou sans fraudes. Les conseils et l’appui discret des Occidentaux ne sont pas à exclure.
Après la culture du parti unique, la culture de l’autoritarisme, la culture de la contre-vérité des urnes et la culture de la légitimation par les pays occidentaux, il n’est plus possible de continuer à faire de la politique dans l’opposition africaine comme des apprentis-sorciers débutants.
En commençant par « éliminer » les candidats sur la base de l’argent, le Président Wade force au regroupement et à la « real politique ». Sans argent, les candidats éliminés d’office risquent de réfléchir par deux fois avant de choisir de se fondre dans l’opposition plurielle si la plateforme de conquête de l’électorat sénégalais n’est pas consensuelle.
Le printemps arabe récupéré par les militaires grâce aux quelques pays occidentaux risque de ne jamais atteindre le Sénégal si les ténors de l’opposition s’organisent sur la base d’un « double agenda » à savoir : « si je n’ai pas le rôle qui me convient dans l’opposition, je m’organise pour rejoindre le gagnant ».
C’est cette approche du « double agenda » qui permet la longévité des régimes africains. Bien sûr, le « sopi » (changement) est resté un concept flou. En fait, il suffisait de changer les individus ou leurs fournir ce dont ils rêvaient secrètement pour que le « sopi » passe aux oubliettes.
Il suffit d’analyser le parlement sénégalais. Wade connaît son peuple et risque de faire jouer cette faiblesse de l’électeur pour passer en force. Il pourrait surprendre l’opposition en faisant des primaires pour élargir sa base. YEA.
Ecouter la “Question sur l’actualité du Jour” sur Africa N°1 dans l’émission “La Grande Matinale” d’Eugénie DIECKY du lundi au vendredi de 6h à 10h.