Questions sur l’actualité du 20 septembre 2011
Plus personne ne peut douter de la volonté de certains Etats ou des entreprises multinationales de s’approprier tout ou partie de l’Afrique. Cette Afrique sans ses propriétaires africains est un vieux rêve des grandes et moyennes puissances.
Certains chefs d’Etats africains s’évertuent à transformer le rêve en réalité. Pays dominants ou émergents, tous s’organisent pour récupérer des titres de propriétaires ou de location longue durée afin d’en faire un espace échappant au contrôle des Africains.
Privatisation et accaparement du sol africain riment parfois. C’est toujours grâce à l’utilisation d’intermédiaires noirs pour faciliter les transactions. Comment : la non-transparence bien sûr !
Même le petit émirat du Golfe Arabo-Persique qu’est le Qatar, avec sa vision de long-terme 2030, reposant sur 80 % des recettes extérieures provenant du pétrole et du gaz naturel, diversifie et acquiert des espaces agricoles en Afrique pour une future sécurité alimentaire.
En sacrifiant le long terme de manière irresponsable, la plupart des dirigeants africains qui optent pour une gouvernance du court terme se font berner. Ils sacrifient l’agriculture familiale à l’agriculture d’exportation en offrant des avantages dans les codes d’investissements ou miniers à des investisseurs qui ne moquent complétement des coûts sociaux et environnementaux qu’ils engendrent.
Sans études préalables, sans consultations des populations locales, l’Etat africain institutionnalise les inégalités nouvelles en offrant des titres de propriété ou d’usufruit à de vrais faux investisseurs.
Le résultat, les paysans africains sont complétement lésés. Expulsion sans indemnisations, détournement de l’accès à l’eau, destruction des faibles moyens de subsistance locales, désinformation sur l’objectif réel des expropriations, déplacements de villages et de populations sans contreparties, manque de transparence chronique, non-respect des engagements pris par les investisseurs, etc.
Mais au fait, c’est pour faire quoi ? La mise en valeur de terres agricoles pour la sécurité alimentaire ou énergétique du pays de l’investisseur. Certainement pas pour l’Africain. Un marché de dupe donc !
Il suffit de parler d’agrobusiness, de biotechnologies pour que le gouvernant africain cède des pans entiers de l’Afrique sur des bases d’arrangements mal préparés. Au rythme de 45 millions d’hectares cédés en 2009, l’Afrique appartiendra à des étrangers en 2063. Avec la corruption, ce sera vers 2030 ! YEA.
Ecouter la “Question sur l’actualité du Jour” sur Africa N°1 dans l’émission “La Grande Matinale” d’Eugénie DIECKY du lundi au vendredi à 6h35 et 8h35.