Questions sur l’actualité du 30 septembre 2011
La croissance de 2,4 % en moyenne de la population en Afrique subsaharienne entre 2010 et 2050 pose le problème de l’alimentation des Africains.
En 18 ans, l’Afrique subsaharienne n’a augmenté la part des terres agricoles que de 3 % passant de 42 % à 45 % (WB, WDI 2011 : 132) alors que la croissance moyenne de la population était de 2,6 % entre 1990 et 2009.
Il y a une légère progression des terres arables, soit de 6,2 % du total des terres en 1990 à 8,5 % en 2008. Avec le Togo qui ne disposait que de 0,5 tracteurs pour 100 km2, 6,6 pour le Nigéria et 645 pour la France, il n’y a pas « photo ». Il y a un sérieux problème de productivité.
Une nouvelle contrainte apparaît et peut conduire à la catastrophe au plan alimentaire pour l’Afrique. Le changement climatique pourrait avoir des conséquences destructives sur le peu de production et de productivité agricole en Afrique. Il faut donc anticiper. C’est ce que l’Organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) prône avec le concept dit d’ »agriculture intelligente ».
Il faut se demander si avant la FAO, personne ne faisait de l’agriculture «intelligente » (traductions de l’anglais en français de « smart agriculture »). L’agriculture intelligente repose sur le principe de l’anticipation, de l’accroissement de la productivité, de l’augmentation des revenus dans les zones rurales, de la résilience aux pressions environnementales, de la capacité à retenir l’eau et à réduire l’érosion. Il s’agit donc résister aux changements climatiques. Ce sont les « meilleures pratiques adaptées » qui fondent la voie vers une sécurité alimentaire. Mais la FAO oublie l’essentiel.
D’où viendra l’argent ? Pourquoi ceux qui sont responsables des effets collatéraux du changement climatique en Afrique ne payent pas pour les dégâts causés ? Est-ce que la voix de l’Afrique a été écoutée lors de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques de 2009 qui s’est tenue à Copenhague? Non ! Alors pourquoi faire croire que ce sera mieux lors de la prochaine réunion de la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) prévue à Durban en Afrique du Sud, du 28 novembre au 9 décembre 2011 ?
L’Afrique a toujours voulu apporter sa contribution à l’élaboration d’un consensus mondial sur le sujet. Mais le refus des pays pollueurs de reconnaître leurs responsabilités collectives et de dédommager l’Afrique en conséquence empêche les accords consensuels prenant en compte la voie africaine. Les pays riches doivent d’abord s’engager à payer ceux qui subissent et souffrent d’une agriculture du gaspillage et de dumping (déversement d’une vente à bas prix sur les marchés africains). Ce sera faire preuve d’intelligence. ! YEA.
Ecouter la “Question sur l’actualité du Jour” sur Africa N°1 dans l’émission “La Grande Matinale” d’Eugénie DIECKY du lundi au vendredi à 6h35 et 8h35.