Questions sur l’actualité du 31 octobre 2011
Après 41 années au pouvoir, Omar Bongo Ondimba, s’est éteint en mai 2009 en Espagne d’un cancer.
L’absence d’une infrastructure sanitaire qu’il n’a pas jugé nécessaire de mettre en place au cours de ces longues années de règne sans alternance politique n’est pas sans conséquence.
Depuis les dernières élections du 30 août 2009, Le fils, Ali Bongo Ondimba, a été déclaré élu au premier et unique tour de scrutin. Les contestations n’étaient pas que d’usage ou formelles.
Le doute reste persistant sur la véracité des 42 % des suffrages que la Cour Constitutionnelle lui aurait attribués. Lorsque la mort est venue surprendre le 15 octobre 2011 l’opposant historique Pierre Mamboundou à Libreville à 65 ans, c’est comme si celui qui n’a jamais participé à un gouvernement des Bongo, a opté définitivement pour la non-compromission. 3 fois candidat aux élections présidentielles (1998, 2005 et 2009), il avait toujours proclamé sa victoire sur la base de sa « vérité des urnes ».
La Françafrique doit se réjouir en catimini. Le Gabon risque de ne plus avoir de pensée alternative si les successeurs de son parti l’Union du Peuple Gabonais (UPG) cèdent à la démocratie conviviale et inclusive. L’une des dernières batailles de Pierre Mamboundou fut l’utilisation de la biométrie lors des élections afin d’assurer des élections transparentes. Ali Bongo Ondimba en a accepté le principe mais rien n’est encore opérationnel.
Une mesure consensuelle en mémoire de Pierre Mamboundou, ce digne fils du Peuple gabonais, serait fair play. En 2 ans, Ali Bongo Ondimba a souhaité une refondation du Gabon en se démarquant de certaines pratiques de son Père. Cela lui a valu quelques retours douloureux de la part de la Françafrique, réfractaire à toutes innovations au service des populations locales.
Ali Bongo Ondimba a une marque de fabrique :
1. écouter le Gabon profond ;
2. faire partager sa vision du Gabon émergent et
3. rappeler à ceux qui profitent des richesses naturelles du Gabon, notamment le pétrole, les mines et le bois qu’il faut transformer localement, créer des valeurs ajoutées et des emplois au Gabon.
C’est cela qui peut assurer la stabilité et la pérennisation au pouvoir. En réalité, Ali Bongo Ondimba ne supporte pas l’humiliation et les vexations de certains post-colonisateurs attardés. Il le fait savoir quitte à aller chercher des appuis aux Etats-Unis et à faire gagner les entreprises chinoises lors d’appels d’offres où quelques entreprises françaises gagnaient d’office.
Ali Bongo a compris que c’est la compétition et la saine concurrence qui peuvent lui donner des marges de manœuvre sans se préoccuper de qui sera ou pas le ministre de la coopération en France comme faisait son père. Il a assurément une nouvelle façon de gouverner, plus transparente et plus proche des réalités quotidiennes, sauf qu’il lui reste de convaincre sur la transparence des élections. YEA.
Ecouter la “Question sur l’actualité du Jour” sur Africa N°1 dans l’émission “La Grande Matinale” d’Eugénie DIECKY du lundi au vendredi à 6h33, 7h33 et 8h33.
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