Questions sur l’actualité du 14 décembre 2011
Le Maroc serait le seul à avoir échappé, pour le moment, au printemps arabe. Certainement que quelque part, la notion de cohésion sociale est mieux prise en compte, mais une croissance de 3,9 % en 2011 n’y est pas étrangère.
La réalité est que le Maroc, comme au demeurant la Tunisie, sont devenus des mini-centres de production internationaux où délocalisation et création de valeurs et d’emplois avec des salaires décents soutiennent la croissance économique du pays.
La nouvelle approche des sociétés marocaines performantes est de s’attaquer à une Afrique subsaharienne dont le pouvoir d’achat en émergence progresse.
Le Maroc s’est donc bien organisé en structurant sa compétitivité avec un environnement des affaires qui s’est amélioré considérablement. Pour ce qui est de l’environnement des affaires, le Maroc qui était classé au 115e rang mondial en 2011 va se hisser à la 94e place en 2012, soit une progression de 21 places. Il y a manifestement une volonté de servir le peuple marocain tout en attirant les investisseurs étrangers. C’est donc cet environnement prévisible d’organisation et de structuration des règles commerciale, financière, institutionnelle, juridique, environnementale et humaine qui font du Maroc un espace de rayonnement.
Le Maroc résiste à la crise. Il doit faire face à une nouvelle compétition des nouveaux pays émergents. Le Maroc tente de structurer sa stratégie économique en intégrant mieux l’Afrique subsaharienne comme un Pôle de croissance économique et un marché avec un pouvoir d’achat en croissance. La meilleure manière pour les entrepreneurs marocains et ceux des pays industrialisés qui sont déjà présents là-bas, est de délocaliser vers les marchés porteurs en Afrique subsaharienne. Il s’agit de profiter de l’avancée rapide des pays démocratiques en Afrique et là où les ressources minières sont converties en investissement productif. La main d’œuvre africaine bon marché n’est pas à oublier. Mais le Maroc est sélectif car la corruption, les remises en cause des contrats, les interférences des dirigeants y compris des militaires au pouvoir indirectement en Afrique et de plus en plus gourmands peuvent rapidement faire baisser la profitabilité d’un investissement en Afrique au sud du Sahara. Les liens commerciaux marocains se matérialisent par la négociation et la conclusion d’accords commerciaux avec une préférence pour les arrangements préférentiels notamment avec au moins 17 pays africains. Il est question aussi de consolider les accords de libre-échange tant au plan bilatéral que bi-régional notamment entre le Maroc et les pays de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) où l’investissement est venu se rajouter s’étonner que les dirigeants africains ne fassent aucun effort pour insister sur les transformations des produits locaux sur place, notamment en insistant sur les capacités productives et l’industrialisation.
Avec 0,05 % des importations globales de l’Afrique (moins de 0,35 % des achats africains dans le secteur textile et habillement provient du Maroc et 0,05 % des exportations de produits agricoles marocains vers l’Afrique), il faut croire qu’il y a d’énormes potentiels en Afrique au sud du Sahara. Mais le désert qui sépare ou réunit, selon, demeure un handicap pour 31,9 millions d’habitants et 3249 $ de revenus par habitant. Néanmoins, le Maroc devient incontournable dans les stratégies de croissance économique en l’Afrique. Vive l’économie de proximité, avec ou sans le désert. YEA.
Ecouter la “Question sur l’actualité du Jour” sur Africa N°1 dans l’émission “La Grande Matinale” d’Eugénie DIECKY du lundi au vendredi à 6h33, 7h33 et 8h33.
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