Questions sur l’actualité du 15 décembre 2011
Rigueur, récession… des mots qui deviennent familiers… Mais cela rend anxieux. Chacun se demande s’il aura encore un travail demain matin en se levant. Mais cette anxiété se retrouve au niveau des Etats. Les Etats souffrant d’une maladie particulière qu’est le déficit budgétaire.
C’est une situation dans laquelle en mettant de côté les emprunts et les remboursements d’emprunts, les recettes de l’État sont inférieures à ses dépenses au cours d’une année. C’est donc un solde négatif.
Lorsque ce solde négatif se cumule sur plusieurs années, il finit par dégrader la confiance des marchés qui en réponse augmentent les taux d’intérêts, ce qui ouvre une spirale de la dette qu’il convient donc de contrôler.
Le déficit budgétaire n’englobe pas le solde des recettes et des dépenses des collectivités territoriales et de la Sécurité sociale. Une fois intégré, on parle de déficit public. Dans tous les cas de figures, face à un solde négatif, il y a un besoin de financement de l’État.
Ces emprunts nouveaux peuvent être autorisés pour boucler un budget. Lors du vote du budget, le parlement autorise l’État à emprunter à hauteur de ce besoin de financement. La France connaît un déficit budgétaire continu depuis plus de 25 ans, ce ne fait que grever sa dette totale des nouveaux montants des emprunts non remboursés intégralement. C’est surtout l’économiste John Maynard Keynes, adepte des cercles coloniaux, qui a promu le déficit budgétaire au rang d’outil de stimulation de la croissance et l’emploi dans une économie en récession.
Pour les libéraux comme Angela Merkel et Nicolas Sarkozy, il n’y a que des effets néfastes du déficit budgétaire récurrent sur l’accroissement de la dette publique. Pourtant dans la pratique, ni l’un, ni l’autre n’ont respectés les critères de Maastricht (1992) et le pacte de stabilité et de croissance (1997 et 2005), comme les 3 % déficits budgétaires annuel. Alors après l’indiscipline, la discipline budgétaire s’impose. La plupart des pays africains présentent un déficit budgétaire chronique. L’Afrique subsaharienne présentait un solde budgétaire positif sans les aides budgétaires extérieures (qualifiés improprement de dons) de 0,1 % du PIB entre 2004 et 2008. Cela s’est détérioré avec la crise 2007/2008 avec un décalage en 2009 avec un solde budgétaire de -7,2 % du PIB.
Les gouvernants africains sont en train d’assainir la situation puisque le FMI estime un solde budgétaire négatif de -3,2 % pour 2011 et -2,3 % en 2012. Il faut toutefois noter que par sous-région, c’est l’Afrique centrale (CEMAC) qui est la meilleure élève avec un solde positif de 5 % en 2011 alors que la zone Franc avait un solde négatif de -0,5 %. Rien qui puisse justifier une dévaluation en Afrique centrale. Néanmoins, l’Afrique de l’Ouest notamment l’UEMOA est sérieusement déficitaire avec -6 % de solde budgétaire en 2011. Est-ce que cela ne conduira pas à une dévaluation du FCFA selon les régions ? Rien n’est moins sûr !
A moins que l’Afrique centrale accepte de payer pour l’Afrique de l’ouest ! Mais la solidarité monétaire et l’absence de Fonds monétaire africain posent problème. Une monnaie commune est possible mais il faudra d’abord que chacun des Etats acceptent de respecter une discipline économique et budgétaire. Il s’agit d’obtenir des finances publiques saines, en évitant les déficits publics excessifs, donc des déficits budgétaires. Peut-on imposer alors une discipline budgétaire avec un traité européen assortie de sanctions automatiques en UE ? Et L’Afrique ? Cela va être « dur ». YEA.
Ecouter la “Question sur l’actualité du Jour” sur Africa N°1 dans l’émission “La Grande Matinale” d’Eugénie DIECKY du lundi au vendredi à 6h33, 7h33 et 8h33.
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