Questions sur l’actualité du 10 Janvier 2012
Alors que l’Union européenne et les Etats-Unis sont en train de voir leurs réserves internationales fondre comme neige au soleil, leur équilibre budgétaire s’enfoncer dangereusement dans le rouge, les pays émergents s’interrogent sur ce qu’ils pourraient faire ensemble dès lors qu’ils possèdent plus de 50 % des réserves mondiales.
D’ailleurs, les pays émergents pourraient ne plus comprendre uniquement le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du sud.
D’autres pays pourraient venir les soutenir comme membre d’un deuxième cercle concentrique de pays non-alignés comme le Nigéria, un important pays d’Afrique subsaharienne ou ailleurs les pays comme la Turquie, l’Indonésie ou le Venezuela.
Contrairement à l’UE, il ne s’agit pas en réalité de créer une monnaie commune, encore moins une monnaie unique, mais un instrument de paiement commun pour éviter que les échanges entre membres de la zone ne perdent de leur valeur monétaire du fait d’une conversion en euros ou en dollar américain.
Compte tenu de la capacité des zones euro et dollar de voir la valeur de leur monnaie d’effriter compte tenu de la mauvaise gouvernance budgétaire passée, les BRICS ne peuvent accepter de voir leur épargne, leurs réserves internationales donc, perdre jusqu’à plus de 30 % de leur valeur. Ce serait une ponction intolérable sur leurs revenus. Il devient urgent pour les économies BRICS de trouver un « substitut aux monnaies convertible » comme l’Euro ou le dollar américain.
Aucun des pays du BRICS et ses alliés n’est prêt pour accepter de commercer unilatéralement dans l’une des cinq monnaies d’un membre du BRIC, ni d’ailleurs aller réellement vers une « monnaie commune » qui aurait au moins les trois principales fonctions d’une monnaie à savoir : la monnaie de paiement, la monnaie de compte, monnaie de réserve.
En l’espèce, il est question d’abord pour les économies du BRICS puissent ne plus dépendre du dollar américain ou de l’Euro pour les échanges entre eux. A ce titre, ce sont les fonctions « compte » et de « paiement » dans les échanges qui deviennent primordiales. En y adossant systématiquement un système de compensation, les Etats BRICS pourraient procéder à leurs échanges et ne solder les comptes qu’en fin d’exercice.
Cette pratique est déjà institutionnalisée par la Chine et posent encore des problèmes de transparence. Mais elle présente l’avantage de créer pour les pays africains une marge de manœuvre économique fondée l’abondance et la valeur attribuée aux matières premières non transformées face à la marge de manœuvre économique en produits manufacturés qu’offrent les pays émergents. Il n’est donc pas question de création d’une monnaie unique ou de monnaie commune pour les BRICS avant une plus grande convergence monétaire et fiscale au sein du groupe.
La Chine apparait comme le principal moteur de toute initiative ayant des chances d’aboutir au sein des pays BRICS, voire avec les alliés officiels ou officieux. Avec plus de 4112 milliards de $US de réserves, la Chine aurait pu sans aucune difficulté et à elle toute-seule offrir les 1000 milliards d’Euro tant recherchés pour soutenir le fonds européen de stabilisation financière incapable de faire face actuellement avec 440 milliards d’Euros de dotation de ce fonds. Mais l’arrogance européenne neutralise tout pour le moment. YEA.
Ecouter la “Question sur l’actualité du Jour” sur Africa N°1 dans l’émission “La Grande Matinale” d’Eugénie DIECKY du lundi au vendredi à 6h33, 7h33 et 8h33.
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