Questions sur l’actualité du 15 Février 2012
Selon une étude financée par l’Abu Dhabi Investment Company et réalisée par la Economist Intelligence Unit et portant l’intention des investisseurs institutionnels les fameux « zinzins » en Afrique d’ici 2016, il est constaté qu’investir en Europe demeure un risque élevé avec un retour sur investissement faible.
L’Afrique se présente comme l’espace prometteur. En vérité, c’est l’augmentation de la classe moyenne et donc d’un pouvoir d’achat en émergence qui attire les investisseurs. Il faut croire aussi que plus de 300 millions d’Africains sont passés dans la catégorie des classes moyennes, renforçant le fait que l’économie africaine repose aussi sur la consommation. Dépensant avant 2 $EU par jour, cette nouvelle catégorie dépense jusqu’à 20 $EU par jour.
C’est cette augmentation qui va continuer à croître qui intéresse les investisseurs étrangers car les matières premières reposent de plus en plus sur de nombreuses conditionnalités et des obligations de transparence. Mais sans régulation et contrôle par un Etat africain lui-même sérieux, des opérations pourraient avoir lieu sous la forme d’un transfert de propriété vers les fonds d’investissements.
Rappelons que plus de 60 millions d’hectares au moins ont été transmis en 2009 à des zinzins étrangers qui ne cherchent pas nécessairement pas le développement mais la rentabilité de leurs investissements. Alors, il faut savoir que des erreurs stratégiques des élites et dirigeants africains, y compris la Diaspora, pourraient se retourner contre les Africains, notamment les générations futures lesquelles risquent de se réveiller dans une génération (25 ans) et constater que l’Afrique n’appartient plus aux Africains, mais aux investisseurs institutionnels qui pourraient bien décider de les expulser si ces Africains ne disposent pas de carte de séjour sur leur propre territoire.
Alors les critiques se concentrent sur les investisseurs chinois. Que ce soit les travaux publics, les mines, l’ingénierie, les services financiers et bientôt les technologies de l’information, les Chinois sont de plus en plus implantés en Afrique. Alors la question est de savoir si les investisseurs chinois qui investissent à long terme en Afrique vont se comporter aussi comme les investisseurs institutionnels occidentaux qui n’ont pas grand-chose à leurs actifs en termes d’infrastructure depuis 50 ans. On trouve de plus en plus des infrastructures effectués par les Chinois dans les régions reculées en Afrique. Alors, il faut être pragmatique.
Dans le cadre du développement de la coopération sud-sud, la Chine est devenue un partenaire de poids et incontournable pour l’Afrique. Sa présence au départ discrète est devenue de plus en plus visible. Le problème est que la visibilité du personnel chinois ne suit pas la visibilité des contrats et des accords financiers signés au sommet de l’Etat. Il y a donc bien un problème de transparence même si la Chine en tant qu’Etat est porteuse d’une vision alternative du développement. Mais la Chine qui donne des leçons de développement aux pays occidentaux n’est pas exempte de difficultés dans les ajustements avec des régimes peu démocratiques en Afrique. Ces zones d’ombre pourraient à terme remettre en cause les bénéfices que les populations africaines pourraient attendre de cette nouvelle forme de coopération. Avec un taux de croissance de 9,2 % en 2011 et une légère baisse en 2012 à 8,2%, la Chine demeure l’un des premiers moteurs de la croissance mondiale. L’Afrique subsaharienne n’est pas en reste avec 4,9 % en 2011 et une progression attendue en 2012 avec 5,5%. YEA.
Ecouter la “Question sur l’actualité du Jour” sur Africa N°1 dans l’émission “La Grande Matinale” d’Eugénie DIECKY du lundi au vendredi à 6h33, 7h33 et 8h33.
Podcast: Play in new window | Download (Duration: 5:01 — 2.3MB) | Embed
S'abonner aux Podcasts : RSS