Questions sur l’actualité du 19 Avril 2012
Un scandale est en train de secouer le Ghana. Une personnalité ghanéenne du nom de Mr Alfred Agbesi Woyome a été incarcérée pour des motifs qui restent relativement flous.
Présenté devant la Cour de justice ghanéenne le 19 avril 2010, ce dernier réclame des sommes d’argent importantes pour avoir effectué des activités d’intermédiation pour le compte du Gouvernement ghanéen ainsi que pour des sociétés étrangères, des banques occidentales et autres bureaux d’études qu’il était censé représenter localement.
Mais voilà, les juges ne trouvent pas de trace de transfert d’argent sur des comptes bloqués, des sociétés écrans de type « société à but spécial » ou encore de contrat en bonne et due forme pouvant attester qu’il y a eu des offres fermes d’une banque étrangère, autrichienne en l’occurrence. Depuis, il n’y a pas de semaines que ce feuilleton politico-financiaro-juridique ne défraie les chroniques ghanéennes.
En effet, les noms de l’ancien président, John Agyekum Kufuor (Parti politique NPP) et de l’actuel John Atta Mills (parti politique NDC) ont été prononcés car c’est sous la présidence du premier qu’il fut question de construire plusieurs stades, au moins six hôpitaux, d’exploiter une mine de Cobalt 60 et lancer différents projets dans le domaine médical.
M. Woyome avait indiqué que c’est la République du Ghana qui a remporté en juillet 2004 le droit d’organiser et d’accueillir la 2ème Coupe d’Afrique des Nations 2008. A ce titre, il fut le chef d’équipe d’un consortium nommé Waterville Holdings Ltd qui a soumissionné à un appel d’offres du gouvernement. Waterville fut retenu pour une partie du marché notamment la construction de 5 nouveaux stades et la réhabilitation d’au moins trois autres stades sportifs en avril 2006 (Djan Ohene, Baba Yara et El-Wak). Waterville est un holding enregistré dans les îles Vierges britanniques, un paradis fiscal.
Mais il semble qu’à la dernière minute, il y a eu un revirement du gouvernement ghanéen dirigé par le New Patriotique Parti (Nouveau Parti patriotique – NPP), aujourd’hui dans l’opposition, qui a accordé le contrat à un groupe chinois. Il se trouve que Mr Alfred Woyome, un homme d’affaires, qui est un membre influent du parti au pouvoir, le National Democratic Congress (NDC) a agi comme un intermédiaire pour le compte de Waterville. Quand le groupe porte plainte pour rupture illégale de contrat, Mr Woyome réclame une compensation financière.
En 2010, il obtient 30 millions d’euros. Par deux fois, le président ghanéen actuel, John Atta Mills (en fonction depuis 2009) s’oppose au versement sans succès. Une enquête officielle est ouverte en décembre 2011. L’enquête conclut que les demandes de Mr Woyome ne reposent sur aucunes « preuves » et n’ont à ce titre aucune valeur juridique. Mais, le problème est qu’une partie des indemnités touchées par l’homme d’affaires a été versée à des ministres et des membres influents du NDC, le parti de l’actuel Président du Ghana, John Atta Mills. Les deux présidents du Ghana ne semblent pas être impliqués mais ce scandale pourrait peser sur les élections présidentielles de décembre 2012.
Un partenariat a été signé pour l’autre partie de l’appel d’offres portant sur le volet « santé et hôpitaux ». Ce partenariat impliquait les sociétés autrichiennes M-Powapak GmbH et Vamed Engineering GmbH & Co qui étaient parmi les soumissionnaires. Dans ce dossier, il était question d’offrir gratuitement au moins un hôpital au Ghana…
A ce jour, le Ghana n’a pas vu aucun de ses grands projets se réaliser. La justice n’arrive pas à clarifier les responsabilités. YEA.
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