Questions sur l’actualité du 2 Mai 2012
Tout le monde a au moins une fois entendu le nom de la banque africaine ECOBANK. Par contre, ils sont nombreux les Africains qui ne connaissent pas la société d’investissement public sud-africaine dénommée « PIC (Public Investment Corporation)» qui gère le fonds de pension des employés de l’Etat sud-africain (GEPF).
Avec plus de 150 milliards de $EU d’actifs, PIC représente à elle toute seule près de 33 % du Produit intérieur brut de l’Afrique du sud.
Créée depuis 1911, PIC fêtera, le 2 mai 2012, ses 101 ans de gestion des fonds publics. PIC est dirigée par un patron noir, Elias Masilela qui brille par une grande humilité et une volonté farouche de servir les générations futures tout en investissant avec prudence dans les actifs ou des structures productives avec une gouvernance fondée sur la résilience et la pérennisation en termes de gestion et de performance. Elias Masilela était un membre clé de l’équipe de l’ex-ministre de l’économie et des finances sud-africain Trevor Manuel entre 1998 à 2005.
Entre 1911-1984, PIC avait pour mandat de contrôler les investissements pour le compte de l’Etat, puis permettait d’investir des fonds publics notamment dans le Chemin de fer sud-africain (South African Railways), dans les ports puis depuis 1924, dans les collectivités provinciales avant de servir d’institutions de financement pour les gouvernements locaux et de renflouement de la dette publique, notamment la dette improductive. Ainsi, avec le principe de la création monétaire, le Gouvernement sud-africain a en fait créé une structure publique comme PIC pour s’autofinancer.
Au cours d’une seconde phase (entre 1984 et 2004), PIC a reçu le mandat d’investir au nom du secteur public dans des dossiers aussi divers que l’environnement, le social, la gouvernance, l’infrastructure tout en s’assurant que les bénéfices au plan social sont suffisamment évidents pour justifier son propre engagement.
La troisième phase plus récente entre 2004-2011 a conduit le parlement sud-africain à transformer PIC (en 2001) en un investisseur-gestionnaire de fonds publics.
PIC fonctionne donc comme une entreprise privée de gestion d’actifs pourtant tout son capital est détenu entièrement par l’Etat sud-africain qui est l’unique actionnaire, avec le ministre des Finances comme son représentant.
Les Sud-Africains peuvent être fiers d’avoir des dirigeants non corrompus qui se sont dédiés à améliorer le bien-être collectif des citoyens mais aussi de garantir celui des générations futures.
Dans le cadre de la renaissance africaine, PIC a compris qu’en aidant les structures africaines qui fonctionnent sur la base de la rentabilité et le soutien au développement de l’Afrique, elle ne peut qu’y gagner elle-même. Contrôlant plus de 10 % de la bourse sud-africaine, PIC bénéficie d’une réputation d’excellence grâce à une gestion irréprochable et des investissements stratégiques performants tant au plan financier qu’au plan de l’amélioration indirecte de la sécurisation des fonds de pensions et donc du bien-être des citoyens.
Les dirigeants du Fonds de pension des employés de l’Etat (GEPF), le plus important fonds de pension d’Afrique avec plus de 1,2 millions de membres et environ 340 000 de retraités et bénéficiaires, ont réservé 5% du portefeuille d’actifs (soit près de 1 milliards de Rands) pour être investis dans les institutions africaines productives. PIC qui gère ce Fonds de pension (GEPF) a identifié son premier investissement étranger direct, hors l’Afrique du Sud donc.
Il s’agit d’Ecobank Transnational Incorporated (ETI) la société mère du Groupe Ecobank basé au Togo et bénéficiant d’un statut spécial proche d’une zone franche. Cette institution financière panafricaine jouit d’une grande indépendance, et est présente dans 32 pays africains. L’investissement s’élève à 250 millions de dollars (soit 1.7 milliards de Rands) constituant 19,58% des actions disponibles (3 125 000 000 actions) d’ECOBANK, ce qui permet à PIC d’avoir un siège au conseil d’administration. M. Arnold Ekpe, Directeur Général du Groupe Ecobank, s’en est réjoui en rappelant que ETI appartient à 585 000 actionnaires institutionnels et individuels locaux et internationaux, emploie plus de 23 355 salariés, ressortissants de 35 pays, répartis sur plus de 1 151 agences. Les Africains investissent en Afrique.
Mieux, des Africains investissent dans la capacité des Africains à générer de la performance de manière pérenne. Un véritable effet de levier du développement durable qui conforte l’Afrique comme la prochaine frontière pour les investisseurs responsables. YEA.
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