Questions sur l’actualité du 25 juin 2012
C’est le 2 juin 2012 qu’un groupe de l’opposition congolaise de la Diaspora est allé manifester son mécontentement à Paris devant le siège de l’Organisation Internationale de la Francophonie dirigée par Abdou Diouf, le secrétaire général de l’OIF.
Ils dénonçaient l’organisation du 14e sommet de la Francophonie en octobre prochain à Kinshasa, en République démocratique du Congo. Mais, en réalité, il s’agit du procès de la France de Nicolas Sarkozy qui a légitimé la contre-vérité des urnes en RDC et estime que le temps du changement est venu comme l’a annoncé François Hollande, le Président français.
Une déclaration commune du 14 juin 2012 à Paris signée par Félix Tshisekedi, le fils d’Etienne Tshisekedi, patron de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), en convergence d’idée avec l’Alliance des patriotes pour la refondation du Congo (Apareco) de l’ancien ministre mobutiste Honoré Ngbanda et l’Armée de résistance populaire (ARP) de Faustin Munéné a été lue en conférence de presse pour une mobilisation conjointe contre le régime de Joseph Kabila, investi par les militaires. C’est dans ce contexte de résistance politique et citoyenne que la plupart des Congolais s’activent pour persuader François Hollande de ne pas se rendre au 14e sommet de la Francophonie.
Mais il n’y a pas besoin de convaincre le nouveau Président français. François Hollande a toujours défendu les valeurs et fera tout pour respecter ses propres engagements au sommet de l’Etat français. Aussi, il faut que les agents africains de la postcolonie africaine se disent que dès lors qu’il s’agira de faire dépenser l’argent de la France pour les maintenir au pouvoir par la contre-vérité des urnes, il faut s’attendre à un refus diplomatique de la France. Mieux, pour l’image de la France fondée sur le « changement maintenant » qui n’est pas la « rupture » de Nicolas Sarkozy, le Président Hollande semble bouder les présidents africains et peut-être d’autres, adeptes d’une démocratie usurpée, surtout si cela cache des militaires qui prennent l’Etat africain en otage. Alors, François Hollande semble avoir décidé qu’il ne se rendra pas au sommet de la Francophonie à Kinshasa.
Ce serait « crédibiliser » et « légitimer » l’usurpation démocratique qui a eu lieu en RDC, que même l’église chrétienne a dénoncé comme ne reflétant pas la vérité des urnes.
Alors, plutôt que d’avoir la « honte » d’aller à Kinshasa sans la présence de la France de Hollande, il semble que la raison semble l’emporter. Le prochain Sommet de la Francophonie, prévu à Kinshasa en octobre 2012, sera transféré à l’Ile Maurice, un pays qui suit le système de Westminster qui fait que c’est le chef de la majorité parlementaire qui est le Premier ministre, ce après des élections libres, transparentes et acceptées par les partis d’opposition perdantes.
Si François Hollande accepte d’aller à Maurice, il aura au moins gagné sur un point. Il se rendra alors dans une des rares et véritables démocraties sur le continent. Les dernières élections présidentielles contestées par l’opposition et mises en doute par de nombreux observateurs internationaux forment la base d’une volonté des autorités françaises de marquer leur différence avec Nicolas Sarkozy.
Mais il faut aussi compter sur les menaces à peine voilées du principal parti politique d’opposition congolais, le parti UDPS d’Etienne Tshisékédi. Rappelons le communiqué : «Au cas où l’Organisation internationale de la francophonie déciderait de maintenir la tenue de ce sommet en République démocratique du Congo, nous appellerons toutes les forces vives de la RDC à se mobiliser pour empêcher par tous les moyens le déroulement paisible de ce sommet à Kinshasa.»
Mais avec la volonté de promouvoir l’exemplarité, François Hollande se doit de contrecarrer les méfaits de la corruption. D’importantes subventions et sommes d’argent auraient été transférées en RDC pour l’organisation de ce sommet. Mais voilà, le régime de Joseph Kabila aurait largement « mangé » dans les 22 millions de $EU prévus pour la réussite de ce sommet. Alors si la Francophonie économique promue par François Hollande se résume à financer un régime de la contre-vérité des urnes, lequel de surcroît ne fait pas dans l’exemplarité, alors il y a problème. C’est en définitive toute la crédibilité de Joseph Kabila qui est mise en cause surtout que son opposant Etienne Tshisekedi, à la tête de la nouvelle « Majorité Présidentielle Populaire », se considère toujours comme le Président élu de la RDC depuis les élections présidentielles du 28 novembre 2011. YEA.
Podcast: Play in new window | Download (Duration: 6:23 — 2.9MB) | Embed
S'abonner aux Podcasts : RSS
Ecouter la “Question sur l’actualité du Jour” sur Africa N°1 dans l’émission “La Grande Matinale” d’Eugénie DIECKY du lundi au vendredi à 6h33, 7h33 et 8h33.