Questions sur l’actualité du 26 juin 2012
L’ex-procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Luis Moreno Ocampo, qui avait promis d’être impartial dans ses approches et ses mises en accusation, quitte la CPI avec un bilan mitigé, partiel et partial : autrement dit pour l’Afrique, un mauvais bilan avec trop d’Africains au CPI, peu d’évidences de preuves et des vices de procédures, pertes de temps pour faire avancer la justice internationale politisée, par son statut et par son objet. Les grands pays riches comme les Etats-Unis ne sont pas concernés… Des chefs d’Etat au-dessus de la justice… Le bilan africain de Mr Ocampo est tellement peu impartial que Jean Ping, le Président de la Commission de l’Union africaine, a pu rappeler dans le Quotidien d’Oran en Algérie que « Luis Moreno-Ocampo est un homme qui discrédite la justice internationale ».
Si Jean Ping parlait en fait au nom des chefs d’Etat africains, il y a un problème que ce dernier évite allègrement. Pourquoi les dirigeants africains refusent-ils de juger leurs pairs : l’ex-Président tchadien, libre au Sénégal ou Charles Taylor, récemment condamné par la CPI. Il y a un manque d’anticipation chronique des chefs d’Etat africains à tenter de mettre en place une Cour Africaine de Justice. Plus grave, ne rien faire ne signifie pas que rien ne se passe ! Ne rien faire pour les dirigeants africains, c’est organiser indirectement l’impunité. Alors, face à d’autres intérêts et des besoins d’image, certaines puissances occidentales ont trouvé là un moyen d’influencer directement sur les dictateurs et autres responsables africains qui sont mêlés de près ou de loin à des exactions contre leur population. Quand ces exactions finissent par « arranger » les puissances occidentales, celles-ci sont muettes. Il n’y a pas besoin de citer les nombreux cas. Quand ceux qu’ils ont utilisés pour commettre ces exactions peuvent encore être utiles, alors la légitimation des contre-vérités des urnes se transforme en amnésie médiatique. On ne parle plus des autres bourreaux africains qui se cachent souvent sous des immunités diverses et variées que permet le jeu politique comme au demeurant les immunités diplomatiques, gouvernementales et parlementaires, etc.
Alors c’est toute l’image de la CPI, créée en juillet 2002, qui s’invite dans le choix du lieu de la prochaine conférence des chefs d’Etat de l’Union africaine, originellement prévue à Lilongwe, au Malawi, ce avant la mort de l’ex-Président Bingu Wa Mutharika, ex-Président en exercice de l’UA. La nouvelle Présidente du Malawi, Joyce Banda, qui veut le retour de l’aide des pays riches a choisi de « respecter » l’engagement du Malawi de livrer le Président africain soudanais Omar el-Béchir, qui est sous le coup d’un mandat d’arrêt international pour génocide. Face à son intransigeance, la conférence de l’UA aura lieu du 9 au 16 juillet 2012 à Adis Abéba. De peur d’être « boudée » par ses pairs, Mme la 2e présidente femme de l’Afrique, Joyce Banda, n’assistera pas au prochain sommet de l’UA. Le choix est parfois draconien. Une agence américaine de développement a refusé de financer le programme d’électrification du Malawi pour 350 millions de $EU sous l’ex-président du Malawi. Donc si Mme la Présidente, Joyce Banda veut avoir du courant, elle préfère faire la « gueule » à tous les chefs d’Etat africains en juillet 2012 car ce ne sont pas ces derniers qui font lui fournir cette électricité. Officiellement, tous les Etats signataires du Traité de Rome ont l’obligation juridique de coopérer pleinement avec la CPI et d’exécuter les mandats d’arrêt délivrés par cette institution. Pourtant le Kenya s’est passé de cette obligation quand le Président soudanais a fourni une « aide » en argent et en pétrole moins cher… C’est donc compliqué de respecter le Traité de Rome.
Alors l’ex-procureure adjoint de la CPI depuis 2004, la gambienne Fatou Bensouda, la nouvelle procureure de la CPI, qui a prêté serment le 15 juin et pris fonction le 18 juin 2012, peut-elle redresser l’image de non-impartialité de la CPI ? Une CPI ne peut être qualifiée d’impartiale et objective dès lors que les 10 ans années passées ont servi à s’en prendre à sept pays africains contre zéro en Amérique ou en Europe, et que les principaux concernés en Afrique sont oubliés, même ceux qui sont en jugement ne sont pas nécessairement sans responsabilité. Si Fatou Bensouda juge à partir « uniquement sur le droit et les éléments de preuve », il va y avoir des non-lieux, à moins que la CPI ne se déclare incompétente pour juger les quatre principales justifications de sa mission : génocide, les crimes contre l’humanité et les crimes de guerre commis après le 1er juillet 2002, et crimes d’agression. YEA.
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TOURE INZA says
MOI JE NE VOIS RIEN D’extraodinaire de tout ce que amaizo dit. il critique a longueur de journee sans donner de solution. la critique est aisée et l’art est difficile
voici ses fameux intellectuels africains qui ont passé tout leur temps en france et qui crachent dans la soupe.pourquoi il va pas donner des conseils au president de son pays pour sortir le togo du trou.tous des corrompu. a vrai dire j’aime pas ses chroniques sur africa n° 1