Le faible niveau des échanges intrarégionaux africains, les frais de transactions bancaires non compétitifs et la petite corruption sur les axes de communication font, entre autres, augmenter l’écart entre les déclarations et les actes des autorités politiques et monétaires africaines. Les monnaies nationales africaines, fragmentées dans des espaces monétaires parcellaires, deviennent des contraintes à la libre circulation des biens, des services, des hommes et du capital. Une période de transition est nécessaire pour réussir une harmonisation et une convergence des pratiques et des signes monétaires. Cela aura pour avantage d’améliorer la compétitivité des entreprises africaines, de soutenir une meilleure gouvernance des affaires publiques et d’augmenter le commerce intrarégional. Les monnaies et les institutions africaines doivent accompagner l’évolution des échanges intra et extra-africains sans augmenter les contraintes, tout en concourant à la recherche d’une efficience collective de l’économie africaine. Il est proposé d’évoluer vers une monnaie par sous-régions africaines en optant pour une convergence monétaire, puis vers une fusion des monnaies disparates en une monnaie commune sur la base d’un régime de taux de change fixe. Le poids des monnaies sera déterminé en fonction du poids économique de chacun des pays. Pour faciliter les échanges internationaux avec les économies hors espace monétaire africain et soutenir les termes de l’échange, il est suggéré d’adopter un système de taux de change flottant pour préserver la souveraineté monétaire africaine et assurer un meilleur équilibre des fluctuations monétaires. L’innovation consiste à arrimer une future monnaie commune africaine sous-régionale, puis continentale, sur un panier de monnaies composé de l’Euro, du dollar américain et du Yuan chinois. Avec la formation d’unions monétaires fiables et viables, il est question de retrouver une souveraineté monétaire, et donc la liberté d’agir en Afrique au service des populations africaines.
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