Radio Africa numéro 1 – www.africa1.com
Emission le Grand Débat – Mardi 21 juin de 19h à 20h
Questionnaire adressée à :
Dr Yves Ekoué Amaïzo, Coordonateur provisoire du collectif pour la vérité des urnes (www.cvu-togo-diaspora.org) et Directeur du groupe de réflexion, d’action et d’influence « Afrology » (www.afrology.com) avec
Les Journalistes : Francis Laloupo et Stéphanie Hartman
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Thème : la crise sociale au Togo
Le personnel hospitalier et les étudiants manifestent leur mécontentement depuis plusieurs mois. Quelle est la réponse apportée par le Gouvernement ? Y a-t-il une véritable prise en compte de ces revendications sociales ?
Je crains précisément qu’il ne s’agisse pas simplement d’un mécontentement mais bien d’une véritable crise sociale et universitaire. Ce qu’il y a de sûr, il n’y a aucune véritable prise en compte des revendications. Cela ne veut pas dire que le Ministre sortant, Komlan Mally, n’a pas tenté de trouver de solution mais cette solution a été refusée par Faure Gnassingbé. Le vrai problème n’est pas la prise en compte des revendications mais bien la budgétisation de la mise en œuvre des décisions. Encore faut-il que le consensus obtenu soit avalisé par le Premier ministre, Houngbo et le Président de la République, Faure Gnassingbé. Mais en réalité, c’est toujours là que les choses bloquent et le pouvoir en profite pour limoger un ministre pour servir de fusible.
Parmi les revendications du personnel hospitalier, on trouve l’amélioration de ses conditions de travail, notamment des primes de risques de contagion ou d’usure psychologique, et un audit des centres hospitaliers. Des promesses faites par le pouvoir en 2006. La gestion du budget de la santé doit-elle être remise en cause ? Peut-on parler de détournement ?
Vous parlez de promesses. C’est plus grave. Il faut rappeler que c’est un 22 juin 2010 que le Syndicat des personnels hospitaliers du Togo (SYNPHOT) avait déposé un préavis de grève, pour réclamer au Gouvernement Houngbo II de cesser de mentir ? Comment ? En respectant les termes des quatre engagements majeurs que le Gouvernement Houngbo I avait pris à l’égard des personnels hospitaliers ! Cet engagement, inscrit dans un « mémorandum » paraphé le 18 décembre 2008 à Atakpamé par les cinq principaux syndicats concernés par ce dossier, n’a jamais vu un début de réalisation à ce jour. Il ne s’agit pas simplement d’arrêter ne pas respecter des promesses. Mais, entre décembre 2008 et juin 2011, on a assisté à l’évolution du Gouvernement Houngbo qui est passé du mensonge à l’arbitraire, puis a recouru à la répression sur l’ordre express de son mentor, Faure Gnassingbé, à qui il doit allégeance. Il semble même travailler contre les intérêts des populations togolaises. Quand on ne respecte pas ses engagements, on démissionne !
Oui, la gestion du budget de la santé doit être remise en cause. Mais en réalité, c’est l’incapacité budgétaire de l’Etat à honorer ses engagements vis-à-vis des partenaires sociaux qu’il faut remettre en cause. Je ne pense pas qu’il faille parler de détournement à proprement parler dans le cas des revendications du personnel hospitalier ou même pour les étudiants.
Le vrai problème est le fait que l’Etat togolais ne joue plus sa fonction de transfert. La solution passe donc par un contournement de l’Etat à qui sera donnée la fonction de régulateur contrôleur mais plus d’acteur direct. Rappelons que selon le Directeur des Douanes togolaises, « la douane togolaise contribue pour plus de 50 % aux recettes fiscales du Togo. Son chiffre d’affaires est passé de 80 milliards il y a cinq ans, à 133 milliards de FCFA en 2010 ».
Par exemple, si l’argent qui sort des douanes togolaises reflétait la vérité des comptes grâce à un contrôle transparent, il va de soi qu’il serait plus facile de prouver s’il y a eu détournement ou malversation. En réalité avec des prévisions de rentrées supérieures à 150 milliards de FCFA (soit 217 millions d’Euros) en 2011, il n’est plus acceptable de faire confiance à l’Etat togolais.
Un accord sur une enveloppe (pourcentage) devrait être discuté et accepté de manière consensuelle avec un transfert direct vers les centres hospitaliers, avec une priorité pour les équipements de Diagnostic des maladies, l’informatisation pour la productivité et la revalorisation du pouvoir d’achat du personnel hospitalier. Bref, les recettes douanières comme au demeurant fiscales ne devraient plus passer par l’Etat, car l’Etat est défaillant quand il n’est pas lui-même créateur d’une forme institutionnalisée de cleptomanie.
Le nouveau ministre togolais de la Santé, le Pr. Charles Kondi Agba ne semble vouloir tout reprendre à zéro et rejette dans le temps les revendications du Syndicat national des praticiens hospitaliers du Togo (SYNPHOT) qui demande toujours l’adoption du statut particulier du personnel de la Santé, la dotation sans délai d’une connexion Internet pour les centres hospitaliers du pays, un audit des centres hospitaliers et des structures sanitaires, le versement des primes de risques de l’année 2011 (soit 180 000 FCFA par agent et par an) et des primes d’usure psychologique. Le nouveau ministre a reçu comme mission de Faure Gnassingbé de repousser tout le dossier en 2012. C’est-à-dire que les agents doivent encore attendre l’adoption du statut général des agents de la Fonction publique avant que ne soit finalisé celui des agents de la santé… Bref, le gouvernement ne dialogue pas, ou plutôt considère le Dialogue comme le meilleur moyen de ne rien céder et de gagner du temps. Il faut savoir que l’ex-ministre de la santé, Komlan Mally qui a été limogé suite à ces évènements, avait commencé à donner satisfaction aux médecins, ce qui n’était pas du goût de Faure Gnassingbé.
De toutes les façons, sur la base de précédents historiques, les accords signés par Faure Gnassingbé ou ses représentants, dès lors que la défense des intérêts des Togolais et Togolaises est en jeu, ont toujours été détournés de leur objectif principal et servi jusqu’ici à :
- gagner du temps ;
- casser les mouvements en émergence et les actions syndicales ;
- diviser pour mieux régner ;
- permettre d’attirer des transfuges notamment en récupérant ou dévoyant certains chefs des mouvements en les mettant au service du pouvoir, en utilisant une large palette de moyens, principalement : l’argent, l’octroi de biens divers, les femmes, les postes de responsabilité, les primes salariales, le chantage, les menaces sur les familles, l’exil ou l’emprisonnement… ;
- berner les diplomates occidentaux trop occupés à gérer leur carrière en fermant les yeux sur les atteintes graves aux droits des populations ; et
- à désinformer en achetant quelques journalistes togolais peu éthiques y compris ceux des grands médias internationaux et africains.
Selon l’organisation CVU Togo-Diaspora, L’Etat togolais a mis la main sur l’argent du Groupement d’Intérêt Économique traitant de la micro finance ReDeMaRe. Peut-on parler d’Etat-voyou ?
Le Collectif pour la vérité des urnes de la Diaspora a en son temps indiqué que le Gouvernement togolais faisait une erreur en fermant le Groupement d’intérêt économique (GIE) ReDeMaRe et en emprisonnant son Directeur Général, Mr Sama Essohamlon. Des économistes togolais de renom 1 viennent de faire une étude approfondie et détaillée sur les fonctions économiques qui permettent à la structure ReDeMaRe de faire du profit en réinvestissant dans les capacités productives de proximité et d’en faire partager les fruits de la croissance à l’ensemble des membres. Il a été même démontré que cette structure contribuait de manière substantielle à la croissance économique du Togo face à la défaillance de l’Etat.
L’étude a aussi conclu à la bonne gouvernance économique du DG de ReDeMaRe, Mr Sama Essohamlon. Paradoxalement, personne dans le Gouvernement RPT/AGO n’est venu faire amende honorable en le libérant sans conditions tout en prenant les frais médicaux de ce Monsieur à leur charge.
Par ailleurs, auparavant, d’éminents juristes togolais ont eux-aussi démontré que Mr Sama Essohamlon est innocent et que, sans aucune preuve, le Gouvernement, qui en la matière s’est érigé juge et partie, continue à promouvoir la gouvernance de l’arbitraire et de la mort lente et dégradante pour des personnalités qui mériteraient sous d’autres cieux, les honneurs de la République !
Oui, il s’agit en l’occurrence d’un Etat voyou et défaillant qui fonde sa puissance sur l’armée et une répression brutale tout en s’accaparant l’essentiel des richesses du pays par une gestion patrimoniale.
Mais, il est vrai que le Togo de Faure Gnassingbé n’est pas une République, mais une monarchie de fait où l’organisation politique de l’Etat se fait sur la base d’un pouvoir héréditaire adoubé par des militaires non-républicains. C’est une monarchie cleptomane.
Les étudiants réclament eux aussi de meilleures conditions pour étudier. A l’université de Lomé, il y en a 44 000 pour 500 professeurs. Des cours sont parfois annulés à cause d’inondations. Ce à quoi l’État répond que les caisses sont vides… Pourtant, les autorités ont bénéficié de plusieurs prêts des partenaires extérieures. A quoi sert cet argent ?
Vous posez là plusieurs problèmes. D’abord, l’Etat semble en fait ne pas écouter les revendications des étudiants qui, soit-dit en passant font des assemblées générales dans lesquelles les décisions sont prises démocratiquement. Vous semblez oubliez qu’à côté des syndicats étudiants ou autres associations vertueux, l’Etat togolais semble soutenir des associations claniques voire carrément ethniques afin de diviser le mouvement estudiantin.
Les annulations d’activités pour cause d’intempéries sont monnaie courante au Togo depuis que Faure Gnassingbé est au pouvoir et il ne semble pas avoir fait grand-chose pour les prévenir.
Le deuxième problème que vous posez est la corrélation entre l’affirmation quasi constante du Gouvernement que les caisses sont vides, qui rappelle là encore, le problème de la budgétisation suffisante pour le secteur éducation en général et l’université en particulier. Les prêts des partenaires au développement dont vous parlez, il faut en voir la couleur… Car il s’agit davantage ces temps-ci d’effacement de la dette publique que de prêts. Cette dette publique ne pouvait, de toutes les façons, pas être payée et du coup, c’est une prime à la mauvaise gouvernance au Togo. Il ne s’agit d’ailleurs pas d’argent frais mais d’un jeu d’écriture comptable qui donne au gouvernement togolais une nouvelle capacité d’emprunt. La solution passe là encore par des négociations fondées sur la solidarité contractuelle comme je l’explique dans mon dernier livre sur la crise financière sorti auprès des éditions Menaibuc 2. Il s’agit de fixer le pourcentage envoyé directement dans le budget des structures universitaires pour une gestion directe et sans ingérence de l’Etat togolais, qui sera prélevé automatiquement des comptes où le Togo fait des recettes, douanes et port essentiellement.
Yves Ekoué Amaïzo, vous appelez à une coordination des mouvements sociaux pour augmenter le rapport de forces. Cela est-il possible ?
Parfaitement. En fait, il n’y a même pas d’alternative et c’est d’ailleurs de la rémanence de cette carence que souffre l’essentiel de la problématique de l’alternance au Togo. Il n’y a pas une symbiose entre les divers mouvements qui expriment des revendications qui demeurent catégorielles alors qu’il s’agit principalement d’une absence de pouvoir d’achat. Par ailleurs, il n’y a pas de véritables liens ou de passerelles de réflexion commune entre les mouvements politiques et les mouvements sociaux… Il faut y voir d’un point de vue historique l’approche de la fragmentation des royautés au Togo, mais aussi l’instrumentalisation et les usurpations de pouvoir par les maîtres de la colonisation et plus tard par les responsables togolais qui ont choisi de servir le néo-colonialisme, devenu le post-colonialisme dans le cadre de la Françafrique. Il s’agit de savoir si l’on est un sous-traitant ou pas des puissances extérieures tant au plan économique que de la géostratégie politique. Cet appel du CVU-Togo-Diaspora à une coordination des mouvements sociaux fait référence à un nouveau concept : celui de la responsabilité sociale de l’entreprise et des gouvernants.
Vous reprochez aux médias internationaux de ne pas assez traiter le contentieux électoral au Togo. Mais n’est-ce pas également la faute de l’opposition, représentée maintenant par l’ANC et son président Jean-Pierre Fabre, après l’accord de Gilchrist Olympio avec le gouvernement ? Une opposition qui peine à mettre en place une communication efficace…
Il faut d’abord rappeler que les médias internationaux sont de plus en plus au service de vendeurs d’armes, eux-mêmes alimentant le financement des partis politiques en France… Alors, on comprend mieux le silence coupable sur les exactions de leurs sous-traitants ou affidés en Afrique.
Alors est-ce qu’il s’agit de la faute de l’opposition ? Je ne pense pas, car l’information suppose des moyens et aussi que les journalistes rendent compte des évènements… Tout le monde sait que depuis mars 2010, une partie importante de l’opposition togolaise représentée par le Front Républicain pour l’Alternance et le Changement comprenant plusieurs partis politiques togolais manifeste chaque samedi avec jusqu’à plus de 400.000 Togolais… Mais, les médias internationaux ne relayent pas ce mouvement, car protégeant de fait l’image de Faure Gnassingbé, qui fait leur politique au Togo en servant les intérêts des groupes auxquels ils appartiennent.
Il est vrai que les partis d’opposition n’ont pas une communication dynamique et efficace. Ces oppositions oublient que l’image qui est faite de leur parti et de leur organisation est aussi importante que la réalité de leur action. Cette ignorance a conduit les partis togolais d’opposition qui constituent aujourd’hui de véritables forces politiques d’alternance, à oublier ou négliger d’aller expliquer à l’étranger, notamment aux chancelleries et ministères, leur préoccupation sur les techniques d’usurpation du pouvoir RPT/AGO et les tentatives pour phagocyter les compétences et expertises des Togolais et Togolaises y compris la Diaspora, en parlant de « Dialogue inclusif ».
Ce silence des médias internationaux est-il lié au soutien de l’Etat français au régime de Faure Gnassingbé ?
Le lien direct que vous faites entre l’Etat français et le régime de Faure Gnassingbé ne doit pas être que direct. En fait, le lien direct est entre Faure Gnassingbé et ses réseaux et les entreprises de la Françafrique, qui elles en retour doivent soutenir ceux qui dirigent la France… Alors lorsque les contributions dans le financement des partis politiques se mettent à baisser ou risquent de disparaître, il faut vous attendre à des coups d’Etat… Le cas de la Côte d’Ivoire doit servir la réflexion.
Les médias sont d’abord au service de leur conseil d’administration… Donc, il n’y a pas lieu de s’étonner pourquoi les riches africains ne cherchent pas à promouvoir un média spécifiquement africain comme cela a été fait pour « Al Jazeera » du Qatar.
Comment expliquer la différence de traitement entre la situation togolaise et la situation ivoirienne, où la communauté internationale s’est mobilisée ?
La différence me semble simple. La France avait des intérêts très importants notamment dans l’accès aux matières premières et autres avantages qui se sont réduits petit à petit face à la concurrence et la mise en compétition. En fait, il n’est pas question de mettre les entreprises françaises membres de la Françafrique en compétition… Donc il est demandé aux dirigeants africains sous-traitants de faire de l’autocensure en attribuant eux-mêmes les contrats, par la procédure du gré à gré…
Par ailleurs, au Togo, l’existence d’un complexe militaro-civil répressif et le fait que le Togo serve de plateforme pour l’armée française dans la zone, notamment la base arrière de la Force Licorne logée à l’hôtel IBIS de Lomé, a conduit le peuple togolais à voir l’ensemble de ses revendications légitimes à l’autodétermination réprimées, les résultats des élections inversés dans le cadre de la contre-vérité des urnes et surtout du blocage du système judiciaire contrôlé de manière unilatérale par le pouvoir.
Enfin, le rôle ambigu des Nations Unies en Côte d’ Ivoire n’est pas surprenant pour les togolais qui ont subi les mêmes déboires lors de la dernière élection présidentielle, puisque c’est l’ONU qui a oublié de s’interroger sur les modalités de transfert des votes des Commissions électorales locales indépendantes vers la Commission électorale nationale indépendante installée dans la capitale.
Enfin, il fallait démontrer que les pouvoirs postcoloniaux vont reprendre le pouvoir partout où c’est possible… Il faut relire le discours de Barack Obama en Grande Bretagne lorsqu’il rappelait que c’est maintenant le tour des pays riches de dominer le monde… Aussi, les grandes envolées sur la fin des démocraties ne concordent pas toujours avec la position des Etats-Unis qui soutiennent l’Arabie Saoudite pour massacrer et même refouler les mouvements d’autodétermination du monde arabe dit « le printemps arabe », comme ce fut le cas au Bahreïn.
L’armée et les forces de sécurité sont-elles trop présentes ? Peut-on parler d’un régime militaire ?
L’armée et les forces de sécurité, en civil comme en treillis, sont très présentes. En fait, le régime doit être qualifié de « militaro-civil » car aucun dirigeant togolais ne peut perdurer si ce n’est pas l’armée qui l’a adoubé… les réseaux ésotériques servent justement à fixer ce genre de chose. La loi du silence et l’autocensure permettent de faire le reste.
Quel peut-être le rôle de la Diaspora dans ce mouvement social ?
La Diaspora, que Faure Gnassingbé a refusé de compter lors du dernier recensement ne doit pas baisser le bras. Je vous rappelle que le Togo dispose d’un Conseil Mondial de la Diaspora Togolaise qui tient son 2e Congrès à Lille le 2 et 3 juillet 2011. Tous ces points y seront discutés. Mais plus de 1.800.000 Togolais et Togolaises de la Diaspora sont exclus du recensement, et donc des listes électorales… Tout ceci s’inscrit dans un processus de réélection de Faure Gnassingbé en 2015.
La Diaspora donne l’alerte sur les exactions du Gouvernement et les injustices criardes envers les responsables des mouvements sociaux. La Diaspora éclaire sur les stratégies, donne des conseils et sensibilise les parlementaires, les officiels et les peuples, via les organisations de la société civile en Occident, sur les méfaits de la politique faite par les puissances occidentales en Afrique.
Le soutien financier de la Diaspora est de plus en plus difficile, puisqu’une des conséquences indirectes de la crise financière est que le pouvoir d’achat de la Diaspora a baissé et beaucoup se sont retrouvés au chômage. Mais il ne peut y avoir un mouvement général de coordination des mouvements sociaux sans la Diaspora togolaise.
La Diaspora rappelle que pendant ces exactions contre les responsables des mouvements sociaux se traitent par le mépris et la brutalité, le Gouvernement a choisi de faire avancer son Projet de modification de la Constitution notamment en ses articles 13, 21, 116, 117 et 125 dans une assemblée où le tandem RPT/AGO domine 3… Voici encore là des bombes à retardement qui ont déjà conduit dès le jeudi 16 juin2011 à une marche pacifique qui a été réprimée… Jean-Pierre Fabre s’est vu administrer directement et personnellement des tirs de Gaz lacrymogènes jusque dans son domicile avec des ambitions de l’étouffer et de déclencher une crise sanitaire… On ne peut pas parler dans ce cas particulier d’un simple dysfonctionnement alors les médias internationaux n’en n’ont pas parlé. Sous des images lissées, l’Etat togolais continue sa technique fondée sur la neutralisation des partis politiques d’alternance.
La seule alternative que propose la coalition RPT/AGO actuellement au pouvoir, est d’exclure ceux offrent d’autres alternatives. Je ne pense pas que l’on puisse parler de démocratie, mais bien de monarchie patrimoniale d’usurpation des richesses et d’annihilation des initiatives au service du Peuple togolais. C’est un véritable déni du Peuple togolais. Ce qui n’est rien d’autre qu’un mépris du Peuple togolais.
Il faut conclure que le problème togolais et avant tout celui de l’impossible alternance politique, se résume en fait à :
- La légitimation d’un régime militaro-civil par la communauté internationale, et principalement la France, le régime RPT/AGO qui brutalise ceux qui revendiquent leur droit à l’autodétermination politique, sociale, économique et culturelle ;
- L’incapacité de régime RPT/AGO à préserver, voire à augmenter, le pouvoir d’achat des citoyens togolais ;
- L’importance d’une nécessaire coordination des mouvements sociaux y compris avec la Diaspora ;
- La nécessité pour le Peuple togolais de comprendre que la richesse se trouve au Togo. Il suffit d’un peu de transparence sur la réalité des recettes provenant de la douane, du port, des phosphates pour comprendre que l’Etat togolais défaillant doit être contourné : les transferts d’argent entre les centres de « profit » vers, entre autres, les structures hospitalières ou universitaires, etc. devraient se faire directement car l’intermédiation de l’Etat togolais se résume à une forme de rançonnage non sollicité du Peuple togolais ;
La capacité de résistance retrouvée du peuple togolais, y compris avec la Diaspora qui organise le 2-3 juillet à Lille son deuxième Congrès mondial (www.cmdtogo.org). YEA.
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Notes:
- Toni KOSSI, “ReDéMaRe : Trois économistes de renom donnent raison à Sama Essohamlon », in Liberté Hebo, repris sur LynxTogo, Samedi, 11 Juin 2011, voir <http://www.lynxtogo.info/economie/1292-redemare-trois-economistes-de-renom-donnent-raison-a-sama-essohamlon.html > accédé le 16 juin 2011 ; il s’agit des économistes suivants : le Professeur Aimé Tchabouré GOGUE, Dr Mawuli COUCHORO et Dr Koffi SODDOKIN qui ont réalisé une étude scientifique avec le financement et les termes de référence du cabinet d’expertise PALM’S (Programme d’Analyses, Leadership, Management et Stratégies). ↩
- Yves Ekoué Amaïzo. 2010. Crise financière mondiale. Des réponses alternatives de l’Afrique, collection « interdépendance africaine », éditions Menaibuc, Paris (www.menaibuc.com ; tel./Fax : +33 (0)1 42 63 62 88) ↩
- Déo KOMI, « Togo : « Le DG des Douanes sur un siège éjectable », Rédaction AfriSCOOP, Lomé, samedi 18 juin 2011, voir <http://www.afriscoop.net/journal/spip.php?article3887#> accédé le 21 juin 2011. ↩