Questions sur l’actualité du 9 septembre 2011
Les peuples africains, n’ont pas besoin d’Al-Qaïda pour témoigner de leur soif d’organiser leur autodétermination et la paix. Le printemps arabe et le ras-le-bol des régimes africains se conjuguent selon le choix des ex-pays coloniaux. La vérité des urnes fait défaut pourtant et paradoxalement, ces velléités d’autodétermination ont rendus Al-Qaïda illégitime.
Pourtant, c’est sur le sol Africain que l’Al-Qaïda sans Oussama Ben Laden a frappé. Un membre de Boko Haram, une secte islamiste nigériane liée à Al-Qaïda a choisi de s’attaquer au siège de l’ONU à Abuja le 26 août 2011. Plus de 23 morts et des blessés parmi les 400 employés de l’ONU et ses agences.
Avec son euphémisme qui fait office de langage diplomatique, l’ONU se refuse de voir la vérité en face.
Le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki Moon et nombreux directeurs des agences onusiennes ne sont plus neutres et ne sont plus perçus comme tels. Au-delà d’un système de sécurité et de protection défaillant à l’image de la bureaucratie interne, Al-Qaïda de l’après-Ben Laden pourrait se révéler avec ses multiples réseaux désintégrés, à s’attaquer systématiquement aux Nations Unies au lieu et place des Etats qui traquent Al-Qaïda.
En croyant déstabiliser le terrorisme en éliminant les têtes, les Etats en guerre ont ouvert une nouvelle brèche à savoir : la diversification dans les attaques imprévues et indirectes. Les liens avec la branche maghrébine d’Al-Qaïda (Aqmi) très active, au Mali, et au Niger, semblent évident. De nouveaux alliés non encore formellement identifiés au Nigeria font savoir leur capacité de nuisance.
L’ONU ne pourra plus continuer à verser dans l’alignement, l’euphémisme ou le silence et voir ses agents mourir sans fautes. La responsabilité collective est donc bien criminelle aussi. Cette responsabilité sans faute remonte à l’assassinat en 1960 du Premier Secrétaire général suédois de l’ONU, Dag Hammarskjöld qui a voulu témoigner de l’indépendance de l’ONU envers les Etats.
Paradoxalement, quand ce ne sont pas les Etats qui « neutralisent » les actions de l’ONU, ce sont des groupuscules liés à Al-Qaïda qui s’attaquent au personnel de cette institution.
Au demeurant, c’est toute la problématique de l’efficacité, voire de la présence en Afrique de ces institutions onusiennes budgétivores qui est posée. Les dirigeants africains n’ont pas le courage de poser le problème. Il est alors difficile de proposer des solutions. YEA.
Ecouter la “Question sur l’actualité du Jour” sur Africa N°1 dans l’émission “La Grande Matinale” d’Eugénie DIECKY du lundi au vendredi de 6h à 10h.