Questions sur l’actualité du 29 septembre 2011
Avec 5 % de moyenne sur 10 ans, la croissance économique de l’Afrique subsaharienne (Produit intérieur brut (PIB)) est bonne. Pourquoi lorsque l’on se penche sur la croissance par habitant en Afrique subsaharienne, le chiffre est moins bon, soit 3,2 % avec 7,62 % d’inflation moyenne sur 10 ans.
Assurément, il y a une mauvaise répartition des fruits de la croissance entre les citoyens. Il y a donc une forme de gouvernance économique prônée par les dirigeants africains qui favorise une certaine inégalité dans les transferts.
Cette gouvernance fait des arbitrages réguliers contre l’entrepreneuriat et le secteur privé productif.
C’est la trop grande importance accordée à protéger ou donner des marchés gré à gré aux membres d’un réseau clientéliste, souvent clanique, qui empêche donc les dirigeants africains de mettre la priorité sur la compréhension de la création de richesse en Afrique.
Ne comprenant manifestement pas comment on crée la richesse, mais maîtrisant comment l’on dépense la richesse des matières premières non transformées ou comment on ponctionne la richesse créée par l’autre par des interventionnismes intempestifs, l’Etat africain, dans son fonctionnement actuel, contribue à empêcher les Africains de devenir riches. D’ailleurs, ces Etats passent leur temps, sous les fourches caudines de la Banque mondiale et du Fond monétaire international (FMI)), à présenter des Stratégies de croissance et de réduction de la pauvreté. Mais, ils se trompent au plan stratégique.
Il faut des stratégies de création de pouvoir d’achat, de création de richesse et développement de l’entrepreneuriat à des fins des créations d’emplois. Lors d’un sommet de l’Union africaine en 2004, les chefs d’Etat africains ont approuvé un programme-stratégique de développement des capacités productives, appuyé par le NEPAD (Nouveau partenariat pour le Développement de l’Afrique). Une fois rentrés, les dirigeants ont mis ce dossier dans les tiroirs.
La réalité est qu’il faut accepter de soutenir tous les citoyens et ne plus privilégier ceux qui font partie du réseau clientéliste, clanique ou ésotérique. En réalité, les principaux dirigeants se sont cachés derrière la promotion du « commerce », comme si commercer sans production peut conduire à l’autonomie en économie. Les citoyens africains doivent apprendre à ne pas compter que sur l’Etat pour s’enrichir.
Il convient, entre autres, d’éviter parfois cet Etat qui refuse d’être un régulateur au service de tous et lui demander de soutenir l’entrepreneuriat. La pauvreté en Afrique n’est pas une fatalité. YEA.
Ecouter la “Question sur l’actualité du Jour” sur Africa N°1 dans l’émission “La Grande Matinale” d’Eugénie DIECKY du lundi au vendredi à 6h35 et 8h35.