Questions sur l’actualité du 11 octobre 2011
Les pays de la corne de l’Afrique c’est-à-dire la Somalie, le Kenya, l’Éthiopie et Djibouti sont frappés par une des pires sécheresses depuis des décennies.
La Somalie est devenu un Etat failli sous Mohamed Siad Barre, un militaire qui a pris le pouvoir par un coup d’Etat et instauré le culte de la personnalité entre 1969 et 1991. Suite à un « interventionnisme occidental » raté et un départ précipité des troupes occidentales, il faut déplorer une humiliation pour les Etats-Unis lorsque l’un de leurs soldats prisonniers a été trainé par une voiture sur la place publique à Mogadiscio.
Depuis le temps des pharaons égyptiens négro-africains, la sècheresse est cyclique et des périodes de famine peuvent atteindre 7 ans. Mais le manque de « bonne volonté » et d’anticipation de la communauté internationale est palpable et ressemble beaucoup à une forme de « représailles » américano-occidentales peu intéressées à donner une chance à un semblant d’Etat de voir le jour malgré les grands discours.
L’ONU demande de cotiser. Des sommes ridicules qui sont mises à disposition pour financer essentiellement des stocks excédentaires de produits alimentaires occidentaux afin de « réguler » les marchés occidentaux d’abord, réduire éventuellement les conséquences de la faim, ensuite.
Résultat des courses : une guerre civile qui perdure sur fond de sécheresse avec l’image classique : des déplacés, des déshydratés, des morts, des camps de réfugiés à l’intérieur du pays, voire dans les pays voisins notamment au Kenya et surtout une surpopulation des camps avec une promiscuité favorables à tous les abus de part et d’autres.
Par exemple, le camp de Dadaab au Kenya, prévu pour abriter 100 000 personnes, dépasse déjà les 450 000 personnes, en fait plus car les morts que l’on enterre quotidiennement notamment des enfants ne fait pas baisser le nombre total.
Alors qui est responsable de la situation ?
La réponse facile, commode et qui ne résout rien, consiste à dire que c’est la faute de la sécheresse, autrement dit de la fatalité, réponse paradoxale de nombreux Africains.
Cela permet d’ailleurs, du fait de la pauvreté ambiante ailleurs, de lever sa responsabilité dans le niveau faible de secours des Etats Africains à la Somalie. Mais l’Union africaine a fait quelques gestes symboliques. Cela ne suffit pas pour dégager la responsabilité des dirigeants politiques africains.
Il faut savoir que de nombreux dirigeants somaliens ont choisi d’offrir, à vil prix, en location ou en vente leurs quelques rares terres à des étrangers qui ne garantissent pas que la production agricole qui sera récoltée profitera, même partiellement, aux Somaliens. Rappelons qu’un un an, les prix alimentaires ont flambé de 270 % en Somalie. Alors tous responsables ? YEA.
Ecouter la “Question sur l’actualité du Jour” sur Africa N°1 dans l’émission “La Grande Matinale” d’Eugénie DIECKY du lundi au vendredi à 6h33, 7h33 et 8h33.