Questions sur l’actualité du 14 novembre 2011
En Afrique, le prix Mo Ibrahim accorde comme récompense (Prix du leadership et de bonne gouvernance) près de 10 millions de $EU à un chef d’Etat pour avoir quitté le pouvoir normalement en facilitant l’alternance dans la paix.
Mais de nombreux chefs d’Etats s’accrochent encore au pouvoir avec le soutien direct ou tacite des puissances occidentales. Le boycott des élections présidentielles au Libéria de novembre 2011 par l’opposition au Libéria est désolant.
Il s’agit d’une femme Ellen Johnson-Sirleaf, amie de Mme Hilary Clinton. Il y a là un écart de plus en plus grand entre le discours de Barack Obama au Ghana et la real politik américaine qui ne défend pas seulement ses intérêts mais ses agents en Afrique. Mais est-ce que la France est différente ? Pas vraiment !
C’est ce que l’ex-Président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva a d’abord constaté, puis est allé dire aux présidents africains lors du dernier sommet de l’Union africaine de juillet 2011 à Malabo en Guinée équatoriale.
Son franc-parler en dit long : « Cessez de baisser votre pantalon devant les occidentaux ».
En modèle, Lula citait l’Amérique latine qui a décidé et a réussi à prendre son autonomie économique et donc politique des mains des occidentaux. Lula a aussi dénoncé le monopole des 5 pays détenant le véto au conseil de sécurité en espérant avoir en retour le soutien de l’Afrique. Il ne comprenait pas pourquoi un continent comme l’Afrique, qui dispose de pratiquement les plus grandes réserves d’hydrocarbures, de minerais, de sols fertiles, de fleuves pour produire de l’énergie hydroélectrique et bien d’autres potentialités, n’est pas encore sur la voie de devenir une puissance économique mondiale.
Tout dépend de la volonté politique collective. La prise de conscience a eu lieu en Amérique latine, pas en Afrique collectivement. Car il ne peut y avoir d’indépendance octroyée fusse-t-elle juridique si la maîtrise de l’économie ne suit pas. L’Afrique ne devrait plus être encore opprimée et dépendre du bon vouloir de certaines anciennes puissances coloniales ou des intérêts de certaines multinationales occidentales.
Lors de sa mission officielle à Paris le 7 octobre 2011, il faut croire que le Président béninois Yayi Boni a été discrètement « sommé » de dire au Président français Nicolas Sarkozy, où est ce qu’il va en mission et qu’est-ce qu’il va y faire et au retour de rendre compte. Pourtant de nombreuses associations de la société civile rappellent que les populations béninoises aimeraient qu’on leur rend compte plus fidèlement de ce qui se signent derrière le dos des Béninois. En affichant une petite distance avec cette attitude postcoloniale bien réelle de certains dirigeants français, Yayi Boni est assuré maintenant qu’il ne pourra plus occuper le poste de Directeur général de la Francophonie une fois qu’Abdou Diouf, le Chef de l’Organisation Internationale de la Francophonie, aura pris en retraite.
Pour ce qui est du Franc CFA qui est arrivé par un taux de change fixe avec l’Euro, Yayi Boni a assuré de son soutien et celui de ses « pairs » qui ne l’ont pas officiellement mandaté, qu’il n’est pas question de mettre en cause le Franc CFA. Autrement dit, la monnaie commune de la zone d’Afrique de l’ouest n’est pas à l’ordre de jour. C’est bien ce que ne comprend pas l’ex-Président Lula. De nombreux béninois vont de plus en plus vers les pays émergents dont la Chine et non la France. Le Président Yayi Boni semble avoir menacé de la réciprocité si les tracasseries pour la délivrance des visas français continuent. YEA.
Ecouter la “Question sur l’actualité du Jour” sur Africa N°1 dans l’émission “La Grande Matinale” d’Eugénie DIECKY du lundi au vendredi à 6h33, 7h33 et 8h33.
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