Questions sur l’actualité du 16 novembre 2011
En Afrique, au Kenya, au Zimbabwe ou au Togo, c’est sous le feu des critiques suite à des élections contestées que se font l’annonce et la formation d’un gouvernement de coalition nationale. Généralement, il s’en suit la mise en place d’une commission d’enquête internationale après des répressions musclées, parfois sanglantes, suite à des manifestations d’une opposition frustrée.
Il ne faut donc pas confondre cela avec un gouvernement d’union nationale.
La différence en Afrique est que l’opposition principale est absente ou ne peut pas influer sur les décisions. Il s’agit donc simplement d’une mascarade pour satisfaire les injonctions des puissances influentes extérieures qui ne perdent jamais une bonne occasion de s’immiscer dans les affaires intérieures des Africains. La réalité est plus complexe.
Avec l’argent et la ventrologie ambiante, il est souvent facile pour le pouvoir en place de jouer au rassembleur, une fois les élections frauduleuses passées alors que le résultat ne reflète pas la vérité des urnes. Comment ? Acheter les transfuges en récupérant les déçus, récompenser les taupes et surtout offrir la fin de la capacité de nuisance dans la vie quotidienne des membres de l’opposition souhaitant l’alternative.
Il faut savoir que de nombreux partis, dits d’opposition, ne sont que des créations pures et simples du pouvoir en place. Il arrive aussi que des partis dits d’opposition, face au manque de moyens financiers, finissent avec le temps par accepter des offres d’argent et de facilités dans leur mieux-être quotidien, contre une entrée dans un Gouvernement de coalition abusivement appelé un Gouvernement d’union nationale.
Suite à un risque de défaut de paiement de la Grèce, une récession et une explosion sociale fatiguée d’une rigueur à sens unique et face à un plan d’austérité imposé par l’Union européenne et le Fonds monétaire International, le premier ministre socialiste, Georges Papandréou et le dirigeant de l’opposition conservatrice Antonis Samaras sont tombés d’accord sur la formation d’un gouvernement d’union nationale pour sortir le pays de l’impasse politique et des élections législatives anticipées le 19 février 2012 fixées par consensus.
Au parlement italien, on ne vote pas contre par courtoisie, on s’abstient. 321 députés se sont abstenus et le Cavaliere, (surnom de Berlusconi), a perdu le 8 novembre 2011 sa majorité avec seulement 308 députés, en-dessous des 316 députés nécessaires pour atteindre la majorité absolue lors du projet de loi rectificative du budget 2011.
Avec un endettement record de 350 milliards d’Euros pour la Grèce et 1900 milliards d’Euros pour l’Italie, Silvio Berlusconi ne pouvait que démissionner face à un vote de défiance du parlement italien. Le faible taux de croissance finit par sanctionner des années d’entourloupettes politiques et médiatiques, cachant des années de mauvaise gouvernance. Le taux d’intérêt sur les emprunts obligataires de l’Italie s’élève à 6,64 %, le taux le plus élevé, depuis l’entrée en vigueur de l’Euro alors que l’Allemagne est autour de 1,8 %. L’avenir de l’Italie risque de passer par un gouvernement de coalition nationale. La France pourrait choisir d’ouvrir une 3e voie en dépassant le socialisme et le libéralisme, qui ont montré leurs limites… Un gouvernement de coalition après mai 2012 ? Peut-être, mais attention à des coalitions participant à un Gouvernement d’union nationale. En France, assurément pas ! YEA.
Ecouter la “Question sur l’actualité du Jour” sur Africa N°1 dans l’émission “La Grande Matinale” d’Eugénie DIECKY du lundi au vendredi à 6h33, 7h33 et 8h33.