Questions sur l’actualité du 18 novembre 2011
L’agence spécialisée des Nations-Unies pour les problèmes d’emploi est le Bureau international du travail (BIT) basé à Genève. Son rapport annuel 2011 porte sur l’état du travail dans le monde.
Paradoxalement, c’est justement le manque de travail, à savoir le chômage qui est mis en exergue depuis la crise financière de 2007/2008. Le BIT est alarmiste.
Face à une récession économique annoncée, il est impossible d’échapper à une récession encore plus profonde de l’emploi avec comme conséquence une perte aggravée du pouvoir d’achat des ménages, c’est-à-dire de vous et de moi.
Aucune reprise économique à court terme. Au-delà des mouvements des indignés et des altermondialistes, des risques d’explosions sociales multiples, diversifiées et un peu partout dans le monde sont à prévoir. Le nombre de créations d’emplois est inférieur au nombre de destruction d’emplois dans le monde, ce plus particulièrement dans les pays riches. La précarité va augmenter et toucher en priorité les jeunes et les femmes. Cette précarité n’est rien d’autre que des emplois à temps partiel qui créent une nouvelle catégorie de travailleurs pauvres. Le monde en compte plus de 1,53 milliards en fin 2009 dont 89 % sont sous le seuil de pauvreté.
Il y avait fin 2010 plus de 205 millions d’individus sans emplois dans le monde, sans compter les nombreux Africains qui ne sont simplement pas comptés. Il est clair que la situation s’est aggravée en 2011 et qu’il ne sera pas possible globalement d’atteindre la situation d’avant la crise (2007) avant une bonne dizaine d’années dans les meilleures des hypothèses.
Avec 15 % de la main d’œuvre mondiale, les pays riches industrialisés vont subir une hausse graduelle du chômage. Les délocalisations et le refus des actionnaires de réinvestir dans leur pays d’origine y sont pour beaucoup. L’Union européenne oscille entre l’Espagne avec 22,6 % de chômage et les Pays-Bas avec 3,9 % ou l’Autriche 4,5 %. Ce sont les pays émergents qui vont voir leur taux de chômage se réduire… le Brésil en tête. Mais ceux qui ne sont pas dans les statistiques vont sortir du bois.
Sans relance de la croissance économique, les secteurs les plus touchés mondialement sont les secteurs de l’agriculture, des mines, de la construction et du textile. Globalement, les emplois dans les services n’arrivent pas à compenser la création d’emplois perdus dans l’agriculture. L’automatisation, la priorité donnée à la rentabilité des actionnaires dans les pays riches et la déresponsabilisation des dirigeants africains sur l’industrialisation donnent l’impression que structurellement le monde ne se démondialise pas mais qu’il se désindustrialise. Il s’en suit des licenciements souvent indirectement « subventionnés » par l’Union européenne qui soutient les plans sociaux dès lors que l’on licencie plus de 1000 personnes.
Autrement dit, délocalisez en dehors de l’UE en mettant plus de 1000 personnes à la porte et vous pourrez bénéficier du soutien de l’Union européenne. Bien que caricaturale, la vérité n’est pas très loin. L’emploi dans l’industrie est en train de se raréfier car les dirigeants du monde, le G20, privilégient en définitive l’économie de la spéculation aux dépens de l’économie réelle.
Les perspectives économiques à court et moyen terme sont moroses, cela signifie plus de chômage et moins de transfert d’argent pour la diaspora africaine vers le pays. YEA.
Ecouter la “Question sur l’actualité du Jour” sur Africa N°1 dans l’émission “La Grande Matinale” d’Eugénie DIECKY du lundi au vendredi à 6h33, 7h33 et 8h33.