Questions sur l’actualité du 23 décembre 2011
Le bilan de 2011 du Président français Nicolas Sarkozy n’est pas bon en matière d’amélioration du pouvoir d’achat des Français. La France détient un droit de véto dans la zone Franc, les pays qui utilisent le Franc CFA lié au trésor français.
Il faut constater que pour la zone franc, l’Afrique de l’Ouest en particulier, c’est aussi la baisse de pouvoir d’achat, ce de manière dramatique pour la classe pauvre.
Donc le « travailler plus pour gagner plus » a tourné court sauf pour les en-haut d’en haut. Après près de 20 ans en France de progression faible du pouvoir d’achat régulièrement rongé par une inflation informelle que ne reflètent pas les statistiques et une monnaie Euro qui rogne de manière indolore la capacité d’acheter de ceux qui lui sont liés, le pouvoir d’achat baisse.
Ce n’est pas un bon bilan pour un candidat à la présidence de la République. Mais il faut nuancer en remettant tout ceci dans son contexte… Avec la crise de 2007/2008 qui continue, les pays européens sont aussi touchés par un grave déficit budgétaire. Les dépenses extraordinaires pour faire des guerres éclaires en Côte d’Ivoire et en Libye ne sont que quelques-unes des contraintes qui font que le slogan du « travailler plus pour gagner plus » devient « travailler plus pour perdre en pouvoir d’achat ».
Alors, le bilan de fin d’année 2011 pour les classes populaires et moyennes est un échec en matière de pouvoir d’achat. Les mots qui reviennent souvent dans les débats c’est, « je ne finis plus le mois », je me serre la ceinture de plus en plus ». Le problème c’est que la récession s’installe dans la durée en France et en Union européenne. Il ne faut plus rêver. En 2007, le pouvoir d’achat avait augmenté de 3 % mais depuis on fait du « sur place » avec une hausse de 0,4 % en 2008, 1,3 % en 2009, 0,8 % en 2010, +1,4 % en 2011, et on parle d’un pouvoir d’achat global en hausse de 0,1 % en 2012 pour les six premiers mois selon l’INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques).
Pourtant, il y a bien une baisse effective du pouvoir d’achat.
Aussi, si on compare plus en détails entre le riche et le pauvre, entre la classe pauvre et la classe moyenne, entre la diaspora africaine de la zone franc et les populations africaines utilisant le FCFA, c’est une baisse encore plus significative pour ceux qui sont en bas de l’échelle sociale. L’Afrique ne pourra pas atteindre les objectifs de réduction de la pauvreté en 2015 avec un pouvoir d’achat en berne.
Il faut savoir que l’on mesure le pouvoir d’achat par unité de consommation, ce qui permet de comparer le niveau de vie réel, et donc offre une vérité sur le pouvoir d’achat réel, autrement dit ce que ressentent les ménages.
Mais le pouvoir d’achat tel qu’il est souvent exprimé officiellement repose sur le revenu disponible brut (RDB) qui est utilisé pour prévoir la richesse nationale, le fameux PIB, le produit intérieur brut.
Mais cette donnée macro-économique est contestée car ne correspond pas à la perception qu’ont les ménages de l’évolution de leur pouvoir d’achat réel. Il y a donc un calcul du pouvoir d’achat pour tromper tout le monde et un calcul du pouvoir d’achat qui reflète la vérité des prix et de la capacité à consommer d’un individu. Avec des salaires en recul (1er trimestre 1,3 % en 2011, et 0,5 % en 2012), ceux qui vivent en zone euro, y compris le FCFA, vont devoir faire des sacrifices. Alors s’il y a dévaluation du FCFA, mieux vaut commencer par « supprimer » quelques cadeaux de Noël ? YEA.
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