Questions sur l’actualité du 17 Mai 2012
Avec l’élection de François Hollande comme le Président de la France, La politique de la France en Afrique devrait changer.
Il faut bien se rendre compte que Mr Hollande est devenu l’espoir de nombreux migrants africains-français qui souhaitent rentrer dans leur pays pour faire de la politique et développer leur pays. Tout le monde attend donc le premier discours de François Hollande, certainement contraire de celui de Nicolas Sarkozy, le Président sortant, prononcé à Dakar…
Si l’Afrique n’est pas rentrée dans l’histoire, Nicolas Sarkozy est sorti de l’histoire des présidents français car personne ne croit qu’il peut se représenter en 2017 pour faire le coup du Président Poutine en Russie.
Il y a des constantes dans la vision de l’Afrique de François Hollande : démocratie, la fin des dictatures et des autocrates, la justice notamment des avancées dans les biens mal-acquis, la transparence sur les dossiers obscurs comme les rétro-commissions et les valises d’argent de la Françafrique… Mais au-delà du retour d’une certaine normalité, c’est une politique cohérente qui va prendre forme.
Le respect des peuples, la reconnaissance des aspirations des citoyens régulièrement privés de liberté par des régimes autocratiques, corrompus et reposant souvent sur une armée non républicaine. Tout ceci devrait graduellement évoluer car personne ne doute que cela ne prendra pas fin rapidement et du jour au lendemain. Mais il suffit d’abord pour la France de François Hollande de stopper de financer sur le budget de l’aide au développement, les équipements militaires et de sécurité qui permettent justement à des régimes construits sur la contrevérité des urnes de bastonner copieusement les citoyens africains manifestant pour leur liberté, le pouvoir d’achat et la démocratie. Il suffit aussi de ne pas les recevoir et de s’exposer avec eux afin de mettre fin à toutes les formes larvées et postcoloniales de paternalisme. Alors co-développement ou partenariat international pour la partie des Affaires étrangères de la France qui va traiter de l’Afrique n’aura aucune importance si la Diaspora africaine est exclue dans la mise en œuvre des actions de la France.
La mise en place d’une commission où des avis de la diaspora africaine et d’autres pays seraient recueillis pourrait grandement aider le Président François Hollande à ne pas retomber dans les travers de la 5e République qui n’a pour le moment géré l’Afrique que comme une postcolonie, malgré des efforts ici et là.
La migration circulaire et le renforcement des compétences avec comme objectif de soutenir des projets d’autonomisation énergétique devrait faciliter le retour de nombreux migrants, légaux comme illégaux en France. Il n’y a donc pas besoin du « bâton » sécuritaire du précédent Président pour réussir à diminuer l’arrivée du flux des migrants en France. Mais rien ne pourra se faire sans le retour et la légitimation de régimes basés sur la vérité des urnes et la vérité des comptes. Pour un ancien de la Cour des comptes comme François Hollande, cela devrait sonner comme une musique douce. Enfin, la dette des pays africains ou tout au moins la partie de la créance publique de la France devrait être auditée pour qu’un coup de canif salvateur soit donné à la corruption et à l’impunité dans les pays du pré-carré français.
Pour le secteur privé, des défiscalisations importantes pour les entreprises privées qui promeuvent la transparence des comptes, le retour/réintégration des cerveaux africains en Afrique, la diffusion du contenu technologique, la responsabilité sociale de l’entreprise face au solidarisme et la préservation de l’environnement pourraient aussi soutenir une évolution du pouvoir d’achat, avec comme conséquence un soutien direct au retour de la croissance en France.
Enfin, François Hollande gagnerait à ne plus travailler exclusivement avec les dirigeants africains, surtout quand ils ne représentent pas les populations et font semblant de venir chercher des budgets pour les pauvres. Il faut libérer les médias africains car c’est cette forme de la démocratie de la honte qui permet de faire émerger les vérités cachées. La société civile africaine pourra alors enfin émerger en puissance et influencer les politiques les concernant pour un monde plus humain.
C’est aussi cela le respect des peuples africains. YEA.
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