Questions sur l’actualité du 4 Avril 2012
Le Groupe Vincent Bolloré (GVB) est régulièrement décrié par une grande majorité d’Africains. Mais ils sont nombreux les dirigeants africains au pouvoir qui vivent grâce à lui. En retour, ils sont aussi nombreux en France et ailleurs à tirer profit des résultats exceptionnels provenant d’un homme dont le style de management et les résultats obtenus ne sont pas étrangers à des interventions discrètes ou directes de l’Etat français en Afrique. Les activités du GVB se décomposent en quatre grandes catégories que sont le Transport et logistique, l’Energie et sa distribution, le secteur industriel, et un secteur Divers où l’on trouve les placements financiers du holding, la télécommunication, les médias et l’agriculture avec les plantations.
Entre 2010 et 2011, le GVB n’a pas amélioré ses résultats si l’on tient compte des charges effectives. Dans le secteur des Transports et logistique, il y a eu une progression de 363 à 412 millions d’Euros mais si l’on retire les redevances de marques, c’est un recul. 56% de son chiffre d’affaires se fait dans ce secteur avec près de la moitié en Afrique.
Dans la Distribution d’énergie, le recul est net, passant de 37 à 28 millions d’Euros. Mais ces deux secteurs restent dans le « vert ». Toujours entre 2010 et 2011, c’est dans l’industrie que les pertes du Groupe se sont aggravées passant de -70 à -100 millions d’Euros alors que dans les Divers (placements financiers du holding, la télécommunication, les médias et l’agriculture avec les plantations), les pertes se sont amenuisées, passant de -87 à -50 millions d’Euros.
Au total, il n’est pas possible de faire une analyse à partir du résultat opérationnel qui est passé de 243 à 290 millions d’Euros pour les mêmes années alors que le Groupe n’avait pas encore défalqué les redevances versées pour les marques dont il assure la représentation.
Par ailleurs, le résultat net de 2011 qui a atteint 376 millions d’Euros, et que certains analystes non avertis ont considéré comme étant en hausse de 5 %, donne une image inexacte de la réalité. En effet, Le Groupe Bolloré a dû céder des titres « Vallourec » pour un montant de 141 millions d’Euros, ce qui veut dire que le résultat net 2011 n’était en réalité que 235 millions d’Euros.
Il a fallu donc procéder à des cessions pour donner une meilleure image du Groupe Bolloré et procéder, là encore pour l’image, à des distributions de dividendes pour préserver la confiance. Mais cette technique n’est pas pérenne et pourrait révéler ne pas être la bonne stratégie pour 2012, surtout si les pays africains, grâce aux investissements chinois, se mettent à prendre conscience de l’importance de conserver dans le giron africain, le transport, la logistique et l’énergie.
La progression du chiffre d’affaires de 21 % entre 2010 et 2011 (8,491 milliards d’Euros) ne signifie nullement que la progression de 0,9 % du bénéfice net (320 millions d’Euros) du Groupe ne cache pas des ajustements de type « cessions de titres » pour permettre d’afficher un bénéfice net dans le vert. Les propositions de distribution de dividendes permettent de cacher quelques difficultés du Groupe. YEA.
Podcast: Play in new window | Download (Duration: 4:11 — 1.9MB) | Embed
S'abonner aux Podcasts : RSS
Ecouter la “Question sur l’actualité du Jour” sur Africa N°1 dans l’émission “La Grande Matinale” d’Eugénie DIECKY du lundi au vendredi à 6h33, 7h33 et 8h33.