Questions sur l’actualité du 12 Janvier 2012
De nombreux dirigeants africains figurent parmi les dirigeants qui choisissent systématiquement de prendre ce qu’offre la Nature sans y rajouter de la valeur ajoutée.
Avec les énergies et combustibles fossiles, c’est assez facile dès lors que l’on a une armée non républicaine à sa solde. Mais avec les ressources naturelles comme la terre ou les produits comestibles pour l’alimentation, il devient urgent de ne pas promouvoir la transparence des contrats.
En effet avec l’essentiel des terres cédées, la production de produits agricoles destinés à produire de l’agrocarburant est totalement exportée avec très peu de bénéfices ou d’avantages pour les populations locales. Sols épuisés, rivières asséchées ou drainées vers d’autres utilisations, forêts détruites, découverte d’une perte de titre foncier au profit d’une grande multinationale quand il ne s’agit pas d’un « en-haut d’en haut » au gouvernement qui souhaite quitter le pouvoir, ou alors d’un simple intermédiaire africain pris par le vertige de la ventrologie, cette maladie qui fait que l’on a faim de tout et à tous moments…
Avec l’accaparement des terres par des puissances privées ou publiques étrangères, la responsabilité des dirigeants africains doit être engagée. On ne peut les citer tous. Mais les précurseurs se trouvent au Kenya, en Ouganda, en Zambie, au Soudan, en Angola et en Ethiopie. Où sont les pays francophones ? Impliqués dans la logique de la françafrique et des clubs ésotériques… Donc rien n’y est transparent ! Il est difficile de savoir ce qui se passe. Mais c’est peut-être plus grave que l’on pense. D’autres pays moins connus sont pourtant des cibles d’accapareurs de terres : Kenya, l’Ouganda, la Zambie et le Soudan.
En Angola, le gouvernement a annoncé officiellement la mise en concession de 500 000 ha de terres réservées pour la production d’agrocarburants. Mais, à côté, il y a des concessions pour produire localement du riz, des bananes pour de très grandes multinationales comme Chiquita ou Lonrho.
La Chine n’est pas en reste. Elle a choisi la canne à sucre sur 30 000 ha dès 2009 avec une société du nom de « Biocom ». Il s’agit de ces nouveaux partenariats stratégiques entre une société brésilienne (Odebrecht), une société angolaise (Damer) et l’Etat angolais via sa compagnie pétrolière d’Etat (Sonangol). Il est officiellement question de relancer l’agriculture après la guerre. Les sociétés portugaises ne sont pas absentes et se sont spécialisées dans le tournesol le soja et le jatropha notamment dans la partie méridionale de Cunene. Mais il est systématiquement question d’exporter toute la culture en Europe pour transformation et vente.
Donc l’Afrique est totalement dépossédée de sa capacité productive et donc d’emplois décents. Personne ne peut dire que le Gouvernement angolais n’a pas les moyens d’imposer une vision à moyen et long terme allant dans le sens d’une amélioration du pouvoir d’achat de ses populations et de la création d’une base industrielle. Il y a donc manifestement de l’ignorance, de la négligence, voire de l’amateurisme mais surtout de la déresponsabilisation vis-à-vis des populations qui ne vivent pas dans l’opulence du pétrole, du diamant et des autres matières premières non transformées.
Pour une rentabilité plus grande, certaines multinationales choisissent même de récolter elles-mêmes localement. Donc pas d’emplois pour les locaux mais des travailleurs étrangers payés au lance-pierres. Mais qui conseille les dirigeants angolais ? YEA.
Ecouter la “Question sur l’actualité du Jour” sur Africa N°1 dans l’émission “La Grande Matinale” d’Eugénie DIECKY du lundi au vendredi à 6h33, 7h33 et 8h33.
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