Le Journal des Auditeurs du Mardi 14 Juin 2011, animé par Eugénie Diecky sur Africa N°1
Invité :
Anicet MOBE, analyste politique, essayiste, spécialiste des relations belgo-congolaises
Dieudonné KABONGO, comédien, journaliste, africaniste, vivant en Belgique
Pr Yves EKOUE AMAIZO, consultant international, économiste, essayiste
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BELGIQUE : Aucun gouvernement n’a pu être désigné dans le royaume belge depuis UN AN.
La crise politique accentue les divisions entre Flamands et Wallons. Les pays de l’Union européenne gardent un silence gêné et complice. Qu’aurait-on dit si cela était arrivé en Afrique ? Quelles retombées sur son ancienne colonie, la RD Congo ? La Belgique, un modèle de démocratie ?
Belgique : Un an sans gouvernement ! Et c’était en Afrique ?
Lundi, le royaume a franchi le seuil des 365 jours sans gouvernement. Il ne s’est pas désagrégé pour autant.
Voilà un an que la Belgique n’a pas de gouvernement réel. Mercredi, elle a passé le cap des 365 jours écoulés depuis les élections législatives du 13 juin 2010 qui s’étaient soldées par le score historique de la NVA (Nouvelle Alliance flamande).
Le parti indépendantiste, dirigé par Bart De Wever, partisan d’un Etat confédéral, avait obtenu 17,4 % des voix. Un score qui a eu pour conséquence de creuser les divergences entre Flamands et Wallons francophones.
Les premiers (60 % de la population) demandent que l’essentiel des pouvoirs soit transmis aux régions, premier pas vers l’indépendance de la Belgique. Les seconds (40 % de la population) n’y tiennent pas, craignant qu’un supplément d’autonomie de la Flandre n’appauvrisse la Wallonie.
L’an dernier, Bart De Wever, agrégé d’histoire, affirmait que le glissement vers l’indépendance de la Flandre se ferait « tranquillement, sans drame, ni grand soir ». Un an plus tard, il n’y a effectivement ni drame ni grand soir. Mais pas non plus de gouvernement.
Le cabinet sortant et « démissionnaire » d’Yves Leterme continue à gérer les affaires courantes. Or, curieusement, le pays ne semble pas s’en porter plus mal. Pour l’instant, il ne donne aucun signe de paralysie et ses finances publiques se redressent.
Au quotidien, rien ne change, si ce n’est quelques manifestations de Belges demandant que le vide à la tête du pays soit comblé.
• Le 23 janvier dernier, ils étaient 15.000, en majorité des jeunes, dans les rues de Bruxelles, à suivre une « marche de la honte ». Sur une banderole, ils avaient écrit : « Un gouvernement et vite ! »
• Le 17 février, ils lançaient une « révolution de la frite », rebaptisant « place des Frites » les places centrales de plusieurs villes universitaires.
• Et cet appel du comédien Benoît Poelvoorde qui a demandé à ses compatriotes de ne plus se raser jusqu’à ce que les partis politiques s’entendent sur un nouveau gouvernement.
AFRIQUE : Un marché commun pour le Continent ?
Depuis dimanche dernier, à Johannesburg, des responsables de 26 pays africains sont réunis pour examiner les voies et moyens de créer un immense « marché commun » allant du Cap au Caire. Un tel marché commun est-il possible ? Quels sont les obstacles qu’il faut franchir pour y arriver ? Quels sont les bénéfices d’un tel marché ? Les marchés régionaux pourront-ils fondre en un seul marché ?
Les dirigeants de 26 pays d’Afrique de l’Est et du Sud ont entamé dimanche à Johannesburg des discussions en vue de créer un immense marché commun allant du Cap jusqu’au Caire couvrant toute la moitié orientale du continent. Il s’agit de former une très vaste zone de libre échange englobant le Marché commun des Etats d’Afrique australe et de l’Est (COMESA), la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) et la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC), trois ensembles qui se chevauchent en partie et dont le produit intérieur brut atteint 875 milliards de dollars (597 milliards d’euros). Le projet avait été approuvé lors d’une première conférence en octobre 2008, à Kampala.
Du Cap au Caire, selon le vieux rêve de l’homme politique britannique Cecil Rhodes, la “zone de libre échange tripartite” comprendra l’Afrique du Sud et l’Egypte, les économies les plus développées du continent, mais aussi celles qui croissent le plus vite, notamment l’Angola et l’Éthiopie.
Importants obstacles
Mais sa mise sur pied se heurte à des obstacles très importants : les barrières douanières, l’insuffisance des infrastructures, la faiblesse des chaînes d’approvisionnement notamment. La plupart des économies de la zone sont en outre largement tributaires de l’exportation de ressources naturelles.
Les dirigeants doivent signer dimanche une “feuille de route” censée les diriger vers la fusion de leurs petits marchés domestiques.
(in Jeune afrique)
Source : http://www.africa1.com/spip.php?article12021