Contributeurs : Jacques Bonjawo | Didier Acouetey | Lucie Bourthoumieux | Dr. Yves Ekoué Amaïzo | Dr. Paul Fokam | Dr. Chérif Salif Sy | Pr. Fernand Sanou | Pr. Ahmadou Lamine Ndiaye | Pr. Peter Kinyanjui
Dans ce livre collectif, rédigé sous la direction de Jacques Bonjawo,les auteurs prennent le contre-pied des idées reçues sur la mondialisation et l’Afrique. En effet, ceux-ci considèrent que la mondialisation est une opportunité pour le développement économique et social des pays africains, qui sauront tirer parti des outils de celle-ci. Aussi, les technologies de l’information et de la communication, outils par excellence de la mondialisation, s’avèrent être également un moyen de relever le niveau de développement humain des Africains, tant sur le plan social que sur le plan économique.
Sur le plan social, la démocratisation de la scolarisation grâce aux Technologies de l’Information et de la Communication pour l’Education (TICE) comme le préconise Jacques Bonjawo, pourrait venir au secours d’un système éducatif qui a souffert des politiques de restructuration imposées par le FMI de même que l’adaptation du système de formation des Africains aux besoins du marché de l’emploi comme le soutient Didier Acouetey.
Sur le plan économique et financier, les avantages attendus de la monnaie unique en Afrique seraient nuls sans la mise en place d’une “banque centrale électronique africaine organisée”, condition nécessaire à une gestion efficace et rationnelle des ressources de l’Afrique, dont le décollage économique ne saurait se passer des microcrédits, ainsi que le préconisent Dr. Yves Ekoué Amaïzo et Dr. Paul Fokam.
Amélioration du système d’éducation, modernisation du système bancaire et financier, développement du microcrédit, tous ces produits sont-ils possibles sans l’Etat ? Pour Lucie Bourthoumieux, l’Etat doit être en Afrique ce qu’il est dans les pays développés et démocratiques : un acteur majeur de l’organisation de la société et de la vie économique.
Sur le plan de la société, il revient à l’Etat de créer des conditions de sécurité des personnes et des biens grâce au respect de la Règle de Droit. En matière économique, sans être forcément interventionniste, il revient à l’Etat de créer les conditions de sécurité juridique propres à sécuriser tout investisseur. Cette reconsidération de l’Etat passe nécessairement par le respect de l’autorité de l’Etat de la part des populations et par le respect de la Souveraineté de l’Etat et de la part de la communauté internationale.
Aperçu du livre sur Google Books | Acheter le livre
Broché: 227 pages | Editeur : COMOS Publishing (2 juin 2007) | Langue : Français | ISBN-10: 0615146066 | ISBN-13: 978-0615146065
jmbis says
Je viens de terminer un livre que je distribuerais bien – si je le pouvais – à tous nos chefs d’Etat, lors du prochain sommet de l’Union Africaine. Son titre ? Intellectuels africains face à la mondialisation. C’est un ouvrage collectif coordonné par Jacques Bonjawo, ingénieur informaticien camerounais, qui a été le premier Africain à accéder à un poste de manager au siège social de Microsoft, il y a dix ans.
Neuf experts africains de haut niveau s’y expriment sur des sujets divers, dont le point commun est qu’ils relèvent de la stratégie et de la prospective à moyen terme. Ils constituent un début d’articulation de propositions pour inverser le cycle négatif dans lequel l’Afrique semble plongée depuis deux décennies.
Didier Acouetey, patron d’une boîte de recrutement, consacre son article au défi des ressources humaines, qu’il est indispensable de relever en prenant à bras le corps la “crise de compétences”, liée à un système éducatif “inadapté”, parce que totalement coupé des besoins exprimés par l’économie réelle. En effet, ne trouvez-vous pas aberrant qu’en Côte d’Ivoire, pays agricole par excellence, il n’y a ni CAP ni BTS en techniques agricoles et qu’on ne forme quasiment que des ingénieurs-fonctionnaires ?
Le Pr Fernand Sanou de l’Université de Ouagadougou fustige, quant à lui, un enseignement à finalité sélectionniste et plaide pour une démocratisation de l’apprentissage libre à distance, notamment grâce aux TIC (un aspect sur lequel le Pr Peter Kinyanjui consacre de longues pages), mais également – ce qui n’est pas contradictoire – pour la formation, non pas d’élites administratives, mais de vrais visionnaires.
Lucie Bourthoumieux, avocate au barreau de Paris, quant à elle, consacre un long développement au rôle irremplaçable de l’Etat dans le défi économique. Un Etat qu’il faut participer à renforcer dans son rôle régalien. “Pouvons-nous continuer à ignorer que les différentes tentatives de déstabilisation dont sont victimes les Etats africains et les souffrances des populations qui s’ensuivent sont l’une des causes fondamentales de la misère économique et sociale de ce Continent ?”
Yves Ekoué Amaïzo, économiste à l’ONUDI, revient, quant à lui, sur le projet de monnaie unique africaine. Il ne se contente pas d’incantations mais fixe une voie : une banque centrale électronique, organisée grâce à un vaste réseau informatique uniformisé qui améliorerait, dans la phase transitoire, les mécanismes de la compensation qui, mal maîtrisés, tueraient le projet.
Jacques Bonjawo lui-même évoque l’enjeu des biotechnologies agricoles et médicales. Bien adaptées, bien diffusées, fruit de consensus régionaux, elles pourraient avoir un véritable effet de levier.
J’ai refermé ce livre en me disant que l’Afrique a déjà à sa disposition le matériau programmatique de base nécessaire à sa renaissance. Il reste à le mettre en musique. Pour cela, il faudrait déjà améliorer la visibilité des idées indispensables à l’accouchement de lendemains meilleurs. Pour cela, quoi de mieux qu’un blog participatif à la fois élitaire et grand public, engagé et ouvert, comme il en existe plusieurs aux Etats-Unis ?
Le blog de Théophile Kouamouo