La force du ceux qui militent pour la perpétuation d’une gouvernance de l’alignement, outre la quête de la ventrologie primaire, réside principalement dans l’usurpation du pouvoir. Le faire par la force revient à opter pour des formes modernes de la dictature. Le faire par les urnes fait partie intégrante des subtilités de la démocratie à l’africaine où s’opposent des dirigeants ouverts à la transparence et ceux qui s’y opposent. La pauvreté, les allégeances et la dépendance font alors le lit de l’autocensure en Afrique, ce qui a pour conséquence de freiner les alternatives et la construction de la modernité.
Le rayonnement de nombreux dirigeants se mesure souvent à l’aune de leur capacité à faire des compromis dont les frontières avec les compromissions sont parfois étanches en Afrique. Du non-alignement d’antan, on est passé à une sorte de gouvernance de la neutralité. Celle-ci facilite justement lesdits compromis. Dans les faits, la différence entre compromis et compromissions reste très floue. Certains s’évertuent à renforcer cette nébuleuse en usant et abusant des dysfonctionnements tolérés en Afrique et rejetés ailleurs.
A l’autocensure viennent alors se greffer l’irresponsabilité et le refus de certains dirigeants africains de rendre compte de leurs actes aux citoyens de manière transparente. Les alternatives sont alors bloquées, les alternances politiques aussi. Certains médias peu scrupuleux sur la déontologie et l’éthique contribuent alors à banaliser le phénomène au point de réussir à faire passer l’autocensure comme une « bonne pratique », accélératrice de carrières et servant de passe-droits là où la transparence et la démocratie veulent se frayer un chemin. Ne pas remettre en cause cette trajectoire qu’empruntent beaucoup d’Africains du dedans comme du dehors revient à s’exclure de la construction d’une société de confiance et de paix.
La pression des pouvoirs exogènes et endogènes conduit aussi au développement de l’autocensure pour faire « avancer » les dossiers. Le masque de la neutralité permet ainsi une gestion opportuniste des affaires africaines, laissant souvent sur les bas-côtés du développement le bien-être des Africains. Le peuple-citoyen est de fait pris en otage, ce qui en fait une proie facile pour les prédateurs de tout bord. Le défi est alors d’identifier et de promouvoir des Africains y compris ceux de la Diaspora qui ont le courage de prendre des décisions favorables aux Africains sans trop bousculer les intérêts géostratégiques, peu favorables au sort des populations. Cette quadrature du cercle ne relève pourtant pas de la fatalité mais des actions conjuguées et organisées des intérêts bien compris des agents économiques. Pour retrouver les chemins des alternatives et des alternances pacifiques, il devient indispensable de prendre en compte une neutralité négative, une neutralité coupable qui freine l’unité des Africains, retarde l’intégration régionale et ralentit la refondation de l’interdépendance africaine.
interview de Y. Ekoué Amaïzo sur Africamaat.comAvec la participation de :
- Abel Goumba : “Préface – La Diaspora éclairée : vecteur de la renaissance africaine”
- Yves Ekoué Amaïzo “En guise d’introduction : la déresponsabilisation comme « éthique minimaliste » en Afrique ?”
- Abel Goumba “L’autocensure : un frein à l’unité africaine ?”
- Gustav A. Ahadji et Roger K. Hounnou “Dieu comme alibi dans la gouvernance africaine : entre autocensure et mystification”
- Philippe Lavodrama “L’Unité africaine au péril du syndrome de la haine de soi”
- Louis Sangaré “Les défis de la renaissance africaine au 21e siècle : du pouvoir patrimonial à la souveraineté collective”
- Célestin Bédzigui “Les chemins minés de l’intégration régionale : l’impossible opérationnalité en Afrique centrale”
- Samba Diop “La Diaspora intellectuelle africaine : réflexions sur la contribution à l’unité des Africains ?”
- Mamoudou Gazibo et Christina Raneburger “Elites dirigeantes et intégration africaine : les avatars de l’autocensure et du déficit de leadership”
- Yves Ekoué Amaïzo “La pression des « Pairs » et de la Communauté internationale : un succédané à l’impossible démocratie en Afrique ?”
- Yves Ekoué Amaïzo “Après Cancun : organiser le « multi-régionalisme » sur la base de réseaux de « chaînes de valeur »”
- Sanou Mbaye “Les Etats-Unis et l’unité des Africains : de l’intérêt supérieur à la priorité seconde”
- Yves Ekoué Amaïzo “En guise de conclusion : dépasser la neutralité coupable”
- Têtêvi Godwin Tété-Adjalogo “Postface – La renaissance africaine : de nouveaux combattants se lèvent !”
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Lien de la vidéo: http://uhem-mesut.com/maa/uongozi/uongozi001.php
Bonjour à tous,
Nous vous présenterons la vidéo d’une conférence que nous avons organisée ayant pour thème “La Renaissance Africaine comme alternative au Développement“.
Le sujet traite essentiellement des SOLUTIONS CONCRÈTES pour organiser les sociétés africaines comme espace de MODERNITÉ selon NOTRE PROPRE PARADIGME.
Monsieur José Do Nascimento est le conférencier qui nous propose ces solutions. Il est juriste et politologue ainsi que directeur de l’ARPEMA (Association de recherche sur les perspectives de la modernité en Afrique). Il est également co-auteur de l’ouvrage intitulé “La Renaissance africaine comme alternative au Développement”, publié aux éditions L’Harmattan, à travers lequel il nous soumet ces solutions concrètes.
Il s’agit donc pour lui de nous fournir des solutions qui servent les intérêts des peuples africains en sachant que les solutions généralement fournies par les intellectuels africains sont imprégnées d’EUROCENTRISME. Ils véhiculent une vision du monde formée à partir de paradigmes qui servent les intérêts de l’Occident. Ils pensent donc souvent non pas à partir d’une pensée autonome mais à partir d’une pensée hétéronome, c’est-à-dire une pensée qui prend ses lois à l’extérieure d’elle même et sert des intérêts qui lui sont étrangers.
Au cours de cette conférence, monsieur Do Nascimento va nous présenter le paradigme du “DÉVELOPPEMENT” (sous-développement, tiers-monde, pays développés, etc.) et nous dévoiler sa face cachée tout en décortiquant la rhétorique généralement admise. En effet, c’est ce paradigme qui rythme, de nos jours et depuis 50 ans, toutes nos activités politiques et socio-économiques voir même intellectuelles. L’Occident demande aux sociétés africaines de se “DÉVELOPPER”. Mais alors, que veut bien dire ce mot? Le “DÉVELOPPEMENT”. Le “DÉVELOPPEMENT” est-il notre salut vers la MODERNITÉ?
C’est cela que nous allons voir à travers cet exposé dont le plan est le suivant:
1 – Les questions correctes à poser (ou à se poser);
2 – Les solutions en débat ou à débattre;
3 – Les solutions concrètes à retenir.
Merci de votre intérêt et surtout bon visionnement,
association Kheperu N Kemet