La campagne préélectorale au Togo est atypique. Même des généraux de l’armée régulière sont en campagne. Il est suggéré de se rendre compte du parcours dangereux que constitue le fait de faire campagne au Togo, en particulier dans la préfecture « du » Général Assani Tidjani, ministre de la défense et des anciens combattants. Ce dernier, parachuté grand « patron de la préfecture de Vo au Togo » après le décès du feu Président Gnassingbé Eyadéma, a un discours belliqueux qui augure des pratiques futures si Faure Gnassingbé, son candidat, est « déclaré » Président après le 24 avril 2005.
CEDEAO
Togo : L’union sacrée face à la démocratie de l’impasse
Le Togo est en pleine opérationnalité du coup d’Etat constitutionnel perpétré par un groupe de militaires togolais. Ces derniers ont porté Faure Gnassingbé, fils du père, au pouvoir. Pour satisfaire une communauté africaine et internationale soucieuse de sauver les apparences d’une démocratie écorchée depuis 38 ans au Togo, Faure Gnassingbé a délégué ses pouvoirs, de manière anti-constitutionnelle, au second vice-président de l’Assemblée nationale tout en gardant en sous-main le pouvoir.
La spirale de la sagesse
L’aide de l’Union européenne au Togo, interrompue en 1993, n’a pas encore repris bien que le processus de normalisation, entamé le 15 novembre 2003 sur la base de 22 engagements pris le 14 avril 2004 a été mis en veilleuse suite au décès du président togolais Gnassingbé Eyadéma annoncé le 5 février 2005.
En décidant le 9 mars 2005 de ne pas envoyer de missions d’observation pour la prochaine élection présidentielle prévue selon la constitution togolaise, le 24 avril 2005 au Togo, l’Union européenne (UE) a pris une sage décision, celle de ne pas cautionner les résultats d’élections ne répondant pas à des standards démocratiques acceptables par la communauté internationale. La même décision avait été prise par l’UE pour les élections présidentielles togolaises de juin 2003, dans l’impossibilité à l’époque de pouvoir conduire une « mission exploratoire ».
Le mépris du peuple togolais ?
Ceux parmi les dirigeants africains ou internationaux qui croyaient qu’il était possible de continuer à appliquer “le dialogue politique” après le 25 février pour faire revenir Faure Gnassingbé et son réseau “réseau militaro-parlementaire” à la raison offrent tout simplement la possibilité à ces derniers de s’organiser et de gagner du temps. Cette technique permet de compter sur un essoufflement éventuel de la résistance du peuple togolais tant à l’intérieur qu’au niveau de la Diaspora, et à trouver une sortie provisoire et honorable pour le fils de feu Eyadéma Gnassingbé afin de préserver ses chances pour une participation à des élections présidentielles.
La souveraineté confisquée au Togo
La diplomatique collective africaine sur le Togo, que ce soit la CEDEAO ou l’Union africaine, s’apparente à une diplomatie de la “palabre”. En mettant en œuvre, après maintes discussions contradictoires, les sanctions contre le Togo (rappel des ambassadeurs, interdiction de voyager, suspension de la participation aux activités de la CEDEAO, sanctions commerciales ciblées ou en dernier ressort une action militaire d’envergure pour faire rétablir une réalité démocratique au Togo), les présidences de la CEDEAO et de l’Union africaine témoignent de leur volonté commune pour rétablir l’ordre constitutionnel au Togo.
Désintégration des souverainetés nationales : Poker menteur en Côte d’Ivoire
Enfin, une bonne nouvelle d’Abidjan ? On apprenait, le 13 décembre 2003, que les Forces armées nationales de Côte d’Ivoire (Fanci) et les « Forces nouvelles » (ex-« rebelles », qui ont déclenché le conflit ivoirien le 19 septembre 2002) commenceraient à désarmer.
CRISES ET RÉBELLIONS DANS LE « PRÉ CARRÉ » FRANÇAIS
Ce qui paralyse le pouvoir ivoirien.
Les pays africains ont souvent à leur tête des dirigeants dont la légitimité n’est ni confirmée ni stable. Opposant de longue date et aujourd’hui président de la Côte d’Ivoire, M. Laurent Gbagbo n’échappe pas à la règle. Les conditions dans lesquelles s’est déroulée l’élection présidentielle qui l’a porté au pouvoir, avec l’exclusion, pour cause de non-« ivoirité », de certains candidats, ont lézardé la légalité de son mandat